Colonisation et guerre d'Algérie: l'Elysée exclut des "excuses" mais envisage des "actes symboliques"

Des "actes symboliques" sont envisagés mais il n'y aura "ni repentance ni excuses" à la suite de la remise mercredi d'un rapport sur la colonisation et la guerre d'Algérie par l'historien Benjamin Stora à Emmanuel Macron, a indiqué l'Elysée.
Cette demande remonte à l'été 2020: Benjamin Stora, historien auteur de "Une mémoire Algérienne", s'est vu confier une "mission de réflexion" sur la Guerre d’Algérie par Emmanuel Macron.
"Il en va de l’apaisement et de la sérénité de ceux qu’elle a meurtri. Je souhaite m’inscrire dans une volonté nouvelle de réconciliation des peuples français et algérien", assurait alors le président de la République.
"C’est une lourde responsabilité car tous les Présidents qui se sont succédés ont essayé de faire en sorte qu’une amitié puisse exister avec l’Algérie. Car c’est un pays qui compte en Méditerranée, en terme de stratégie et de géopolitique", expliquait Benjamin Stora sur RMC. "Ce qu’on appelle la guerre d’Algérie touche des millions de personnes dans leur cœur et leur mémoire", ajoute l’historien qui évoque "un enjeu considérable pour la France".
Et pour lui, Emmanuel Macron pourrait y arriver sans passer par des excuses : "Les présidents français sont allés très loin dans la caractérisation du système colonial et Macron lui-même est prêt à aller loin".
Le chef de l'Etat participera à trois journées de commémoration dans le cadre du 60e anniversaire de la fin de la guerre d'Algérie en 1962: la journée nationale des harkis le 25 septembre, la répression d'une manifestation d'Algériens le 17 octobre 1961 et les Accords d'Evian du 19 mars 1962, a précisé la présidence.
Plus de 250.000 Algériens sont morts pendant la guerre d’Algérie, de 1954 à 1962. 25.600 soldats français sont également morts. En 1962, les accords d’Evian, marquant la fin du conflit, ont abouti à l’indépendance de l’Algérie.