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Comment lutter contre l'expansion des groupes djihadistes au Sahel

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L'armée française, en guerre contre les groupes djihadistes au Sahel depuis 2013, ne peut lutter seule. Pour le général Dominique Trinquant, il est impératif de participer au développement des pays de la région pour contre la menace terroriste.

Après la mort de 13 soldats français au Sahel lors d'une collision entre deux hélicoptères, plusieurs voix se sont élevées s'interrogeant sur l'utilité de la présence de la France dans la région. Si plusieurs experts ont tenu à rappeler l'intérêt de l'opération Barkhane pour la France et l'Europe ce mercredi sur RMC, d'autres ont assuré qu'il fallait également travailler sur d'autres axes: "On ne peut pas se permettre de laisser s’effondrer des états dans la région (...) Cette région est un hub pour les réseaux djihadistes et criminels en tout genre. C’est une zone d’instabilité à nos portes et tout ce qui s’y passe à des répercussions sur nous", a assuré dans la matinée Michel Goya, ancien colonel et historien de l'armée.

"La France n’a pas le choix. Elle est engagée sur ce terrain depuis des années. Se retirer c’est laisser la voie libre et ouverte à un projet djihadiste d’essence totalitaire", a également estimé Vincent Hugeux, grand reporter à L'Express et ancien correspondant au Mali.

"L'éducation doit permettre aux jeunes en Afrique de comprendre que le djihadisme est mortifère"

Mais la réponse ne saurait être que militaire, alors que l'armée française est engagée dans la région depuis 2013 et l'opération Serval. Pour éradiquer la menace djihadiste qui continue de peser sur le Sahel, le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission militaire française auprès de l'ONU, préconise d'agir socialement sur le terrain. "Il faut couper les racines des djihadistes.Et pour couper ces racines, il faut donner des chances d'emploi à la jeunesse qui est là-bas", alors que 47% de la population malienne a moins de 14 ans. "C'est une chance mais il faut leur procurer du travail. Quand un djihadiste arrive avec une kalachnikov et 500 dollars par mois, le jeune les prendra plutôt qu'un travail qu'il ne trouvera pas", explique-t-il dans les "Grandes Gueules".

Le développement de l'économie locale est avec l'action des forces armées, l'un des trois facteurs nécessaire pour éradiquer l'islamisme au Sahel. Le troisième, l'éducation, doit permettre à la jeunesse de prendre en compte du manque d'avenir de la lutte armée: "L'éducation doit permettre aux jeunes en Afrique de comprendre que le djihadisme est mortifère et qu'a terme, il ne mène nul part", renchérit Dominique Trinquant.

Guillaume Dussourt