Condamnés à mort en Irak: "Être de Daesh et traverser l'Irak ne veut pas dire qu'ils y ont combattu", assure l'avocat d'un des Français
Après la condamnation à mort par la justice irakienne de six français accusés d’avoir appartenu à l’organisation terroriste Daesh, 13 autres attendent leur jugement devant cette même cour. Selon Nabil Boudi, l’avocat de Léonard Lopez l’un des djihadistes français condamné à mort, "un deal entre les Kurdes et la France" a eu lieu lors du transfert des 13 Français de la Syrie vers l’Irak.
"Ces français ont été arrêtés en Syrie, on ne sait pas s’ils se sont rendus avec Daesh en Irak. Ils auraient dû être jugés en Syrie ou en France mais surtout pas en Irak", a-t-il assuré mardi matin face à Jean-Jacques Bourdin.
"Analyser les raisons de leur départ en Syrie et éviter que ça ne se reproduise"
"On sait que certains se sont rendus en Irak mais on ne sait pas s’ils y ont combattu. Être membre de Daesh et traverser l'Irak ne veut pas forcément dire qu'on y a combattu", a ajouté l'avocat.
"Il faut qu'ils rentrent en France pour qu'on puisse analyser les raisons de leur départ en Syrie et éviter que ça ne se reproduise (...) Puisque ce sont des ressortissants Français, il faut mettre en place la protection consulaire", a conclu Nabil Boudi.
La France veut leur faire éviter la peine de mort
Dans un premier temps, l'Etat français a rappelé son opposition à la peine de mort avant d'ajouter respecter la souveraineté de l'état irakien. Mais mardi matin, Jean-Yves Le Drian le ministre des Affaires étrangères a assuré la France "multipliait les démarches" pour permettre aux quatre condamnés d’éviter la peine capitale.
"Nous sommes opposés à la peine de mort et nous le disons (...) j'ai moi-même rappelé au président irakien, notre position"', a-t-il assuré sur France Inter. "Ces terroristes-là, qui nous ont attaqués, ont aussi été semeurs de mort en Irak, et doivent être jugés là où ils ont commis leurs crimes", a ajouté Jean-Yves Le Drian.
Léonard Lopez, représenté par Nabil Boudi faisait partie au début des années 2000 des personnes les plus actives sur le site djihadiste francophone de référence Ansar Al-Haqq. En juillet 2015 il avait rejoint Daesh en Irak puis en Syrie.
Mardi dans la matinée, deux autres Français ont été condamnés à mort par un tribunal irakien. Brahim Nejara, 33 ans, accusé par le renseignement français d'avoir facilité l'envoi de djihadistes vers la Syrie, et Karam El Harchaoui, qui aura 33 ans jeudi, avaient été transférés fin janvier de Syrie, où ils étaient détenus par une alliance arabo-kurde antidjihadistes, vers l'Irak pour y être jugés.