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Coup d'État au Niger: pourquoi certains pays africains veulent intervenir dans le pays?

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La Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CÉDÉAO) a fixé un ultimatum, à ce dimanche soir, à la junte qui a pris le pouvoir au Niger pour restituer le pouvoir au président Mohamed Bazoum. Sans quoi, la CÉDÉAO se réserve le droit d'intervenir militairement.

L'ultimatum fixé par la CÉDÉAO, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest approche. La junte nigérienne a jusqu'à ce dimanche soir pour rendre le pouvoir au président Mohamed Bazoum ou s'exposera à une intervention militaire de cette communauté qui comporte 11 États membres en activité.

Si les putschistes, qui ont pris le pouvoir par la force le 26 juillet dernier, continuent de camper sur leurs positions, alors le conflit n'est pas à exclure mais est risqué. En 2017, la CÉDÉAO était déjà intervenue en Gambie lorsque le président Yahya Jammeh refusait de démissionner malgré des élections perdues. Cette fois l'opération serait de plus grande ampleure, parce que le Niger possède des troupes plus nombreuses et expériementées, formées par la France et les Etats-Unis. De plus, il faudrait mener ce combat au milieu des civils dont beaucoup soutiennent les putschistes.

Un conflit qui pourrait s'étendre?

Enfin, le conflit pourrait s'étendre: le Mali et le Burkina Faso estimant notamment qu'une intervention au Niger serait considéré comme une déclaration de guerre à leur encontre. Même si cette hypothèse est peu probable selon Christophe Gomart, ancien directeur du renseignement militaire français qui ne voit pas le Mali et le Burkina Faso intervenir:

"Ils ont à faire face à une menace djihadiste dont ils sont incapables d'éradiquer. Leurs menaces ne sont pas crédibles, ils n'en n'ont pas les moyens ni les capacités", estime-t-il ce dimanche sur RMC.
L'invité du jour : Christophe Gomart - 06/08
L'invité du jour : Christophe Gomart - 06/08
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Mais ces facteurs qui pourrait freiner, tout de même, le Nigéria, plus grande armée de la région et son président Bola Tinubu, président du bloc ouest-africain et à l'initiative de l'ultimatum.

Samedi soir, certaines voix du Sénat nigérian espèraient encore trouver un compromis diplomatique. Le Sénégal, la Côte d'Ivoire et le Bénin sont quant à eux prêts à soutenir une intervention militaire qui devrait surtout avoir lieu dans la capitale, Niamey, afin de déloger la junte.

Clément Brossard avec MM