Crise migratoire à Lampedusa: que va faire la France? Gérald Darmanin se rend à Rome

Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, va se rendre à Rome pour discuter de la situation sur l'île de Lampedusa. Depuis quelques jours, des milliers de migrants sont arrivés par la mer. Sur place, la capacité du centre d'accueil est complètement dépassée.

Après l'arrivée de près de 8.500 migrants en quelques jours sur l'île italienne de Lampedusa, des dizaines de petites embarcations ont continué à rejoindre l’île ce week-end. Et le centre d'accueil d'une capacité maximale de 400 personnes est dépassé, avec plus de 1.500 personnes sur place a affirmé la Croix-Rouge italienne dimanche. Après s'être entretenu avec son homologue italien, le ministre français de l'Intérieur, Gérald Darmanin, doit se rendre dans la journée à Rome.

Il est “envoyé” par Emmanuel Macron avec une ligne à suivre: "Ne pas laisser l'Italie seule". C’est un "devoir de solidarité européenne", a dit le président français. Mais comment aider l'Italie? La France va-t-elle accueillir une partie de ces migrants comme elle l'avait fait lors de la crise de l'Océan Viking, ce bateau qui ne trouvait pas de port pour débarquer ses naufragés?

Le gouvernement veut une "réponse européenne"

Au sein de l'exécutif, on reste très prudent. Cette fois, ils ne sont pas en mer. En clair, le droit européen peut s'appliquer. C'est normalement au premier pays visité, donc l'Italie, d'examiner d'abord leur situation. Seuls ceux qui relèvent du droit d'asile peuvent ensuite être pris en charge ailleurs.

Mais alors que faire vu l'urgence humanitaire? Ce sera tout l'objet des discussions. La réponse ne peut être qu'européenne, répète-t-on au gouvernement. Gérald Darmanin sait qu'il est en terrain inflammable, en pleine négociation sur sa loi immigration, et au moment où l'extrême droite en fait son axe de campagne pour les européennes de juin prochain.

Sébastien Krebs avec Guillaume Descours