Critiqué pour ses engagements politiques et sa proximité avec Poutine: qui est le patriache Kirill?
Vladimir Mikhailovitch Goundiaiev, patron de l'Église orthodoxe depuis 2009, s'est entretenu en visio mercredi avec le Pape François pour discuter de la guerre en Ukraine. Le Pape voulait lui passer un message. "L'Eglise doit éviter le langage de la politique et privilégier celui de Jésus quand il s'agit de parler de ce conflit”.
Parce que si le pape François a multiplié les appels à la paix depuis le début de la guerre, ce n’est pas vraiment le cas du patriarche Kirill.
Fin février, cet homme de 75 ans à la grande barbe blanche évoquait un combat des Russes contre les forces du mal qui combattent l’unité historique entre la Russie et l’Ukraine. Pour lui, l’Ukraine fait partie de ce qu’il appelle la terre russe.
Voilà pourquoi il défend cette invasion, voilà pourquoi il appuie les discours de Vladimir Poutine.
De nombreuses positions politiques
En fait, c’est un homme d'Église qui fait de la politique. Il prend parti régulièrement pour défendre les intérêts de son Eglise orthodoxe. Et pour ça, il a donc choisi de défendre le régime de Vladimir Poutine. En 2012, Kirill qualifiait l’élection de Poutine de “miracle divin”.
Dans ses homélies, il parle autant de foi que de politique. Généralement, il va dans le sens du Kremlin. Il estime par exemple que le mariage homosexuel est un signe que l’Apocalypse approche.
Il est critiqué, au sein même de son église, mais ces propos lui servent. Il est né en 1946 dont le père et le grand-père, deux prêtres, sont morts au Goulag. Il a grandi au sein d’une église orthodoxe persécutée sous le régime soviétique. Son but est de restaurer la grandeur de cette Église et sa proximité avec Poutine aide.
Le patriarcat de Moscou a pu récupérer du Kremlin des églises et d’autres bâtiments sacrés qui avaient été nationalisées pendant l’URSS. Kirill a aussi obtenu la censure d’une manifestation d’art contemporain jugée anti-religieuse.
Aujourd’hui, l’Eglise orthodoxe russe revendique plus de 100 millions de fidèles. 100 millions de paires d’oreilles qui écoutent les propos guerriers de leur patriarche.