En Grèce, des civils tentent d'empêcher le passage de la frontière avec la Turquie
Dans le delta de l’Evros, les pêcheurs grecs se relaient en permanence pour surveiller le fleuve-frontière et empêcher l'arrivée massive de Syriens notamment. La situation s'est tendue depuis plusieurs semaines et la décision du président turc de ne pas empêcher les candidats à l'exil de s'approcher de la frontière grecque.
Nikos est pêcheur, Paris avocat. Mais depuis dix jours ils sont devenus "chasseurs de migrants", disent-ils. Dans leur barque à moteur, sur le fleuve Evros face à la frontière turque, ils patrouillent chaque jour: "On connait tous les accès possibles. C’est du 24h sur 24. On a quitté notre emploi et notre famille pour protéger notre pays. Ce qu’on a fait, combien de migrants on a vu, on donne tout à l’armée et à la police".
"C’est mon devoir, pour ma patrie et pour l’Europe"
Le pêcheur dit avoir stoppé plusieurs dizaines de personnes: "La dernière fois c’était il y a trois jours. On a stoppé leur barque en pleine nuit on leur a dit : 'Rentrez en Turquie, ici c’est la Grèce, la frontière est fermée'". La nuit tombée ils sont armés. "Rien d’illégal", assure à son tour Paris, prêt à tout pour intimider les migrants.
"C’est mon devoir, pour ma patrie et pour l’Europe. Les agriculteurs, les éleveurs, les chasseurs du delta de l’Evros, nous sommes tous ensemble pour repousser les migrants et barrer tous les accès", clame Paris. Nikos et Paris assurent qu’ils continueront leurs traques tant que les autorités grecques auront besoin d’eux.
Lundi, les dirigeants de l'Union européenne ont exhorté lundi Ankara à respecter les termes d'un accord visant à éloigner les migrants des frontières européennes, lors d'une conversation "franche" avec le président turc Erdogan, venu à Bruxelles réclamer du soutien.