“Félicitations et bon retour”: Donald Trump, triomphant, reçu à la Maison-Blanche par Joe Biden

Le président américain élu Donald Trump et le président démocrate sortant Joe Biden, le 13 novembre 2024 à la Maison Blanche. - Saul Loeb / AFP
Un ton courtois entre deux hommes qui se détestent: Joe Biden a reçu mercredi Donald Trump à la Maison-Blanche, où le républicain, auréolé d'une victoire éclatante à la présidentielle et désormais fort d'un contrôle total du Congrès, s'installera pour de bon le 20 janvier.
Après une poignée de mains avec le chef d'État sortant dans le Bureau Ovale, le 45ᵉ et bientôt 47ᵉ président américain a déclaré que la transition serait "la plus fluide qui soit". Les deux hommes, assis auprès d'un feu de cheminée, ont fait de très courtes déclarations avant d'entamer leur réunion, à laquelle assistent leurs chefs de cabinet respectifs (Jeff Zients pour Joe Biden, Susie Wiles pour Donald Trump).
"Nous ferons tout ce qui est possible pour être sûrs que vous ayez tout ce dont vous avez besoin", a dit le président sortant, qui ces dernières années a très souvent qualifié Donald Trump de danger pour la démocratie américaine, et qui s'était d'ailleurs présenté pour tenter de lui barrer la route, avant de devoir céder la place en juillet à Kamala Harris.
Il a présenté ses "félicitations" au président élu et lui a souhaité un "bon retour" dans le plus célèbre bureau du monde, que Donald Trump a occupé de 2017 à 2021.
"La politique, c'est dur, et souvent ce n'est pas un monde très agréable. Mais c'est un monde agréable aujourd'hui et je suis reconnaissant", a lancé le républicain, auteur du plus extraordinaire come-back de l'histoire politique récente.
Une réunion "très cordiale"
La réunion a été "très cordiale" et "très courtoise" ainsi qu'"incroyablement substantielle", selon la porte-parole de la Maison Blanche Karine Jean-Pierre, qui n'a pas donné beaucoup d'indications sur la teneur des discussions.
Le président sortant "a souligné que, selon lui, le soutien continu des États-Unis à l'Ukraine (était) dans l'intérêt de notre sécurité nationale", a toutefois indiqué Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche.
Joe Biden met un point d'honneur à respecter tous les usages que son prédécesseur, et désormais successeur, avait dynamités. Donald Trump, qui n'a cessé de contester sa défaite en 2020, n'a jamais invité le démocrate à la Maison-Blanche pour cette réunion traditionnelle, et a ensuite boudé la cérémonie d'investiture du démocrate le 20 janvier 2021.
Le républicain pourrait démanteler une bonne partie du bilan de Joe Biden, surtout qu'il dispose désormais d'une confortable maîtrise des leviers du pouvoir. Le Parti républicain a en effet conservé sa majorité à la Chambre des représentants, selon des médias américains mercredi, après avoir pris le contrôle du Sénat, l'autre composante du Congrès.
Donald Trump peut aussi compter sur une Cour suprême solidement ancrée à droite, qui avait reconnu en juillet une large présomption d'immunité pénale aux présidents des États-Unis. Lui-même avait rompu avec tous les usages de courtoisie démocratique en n'invitant pas Joe Biden après avoir été battu par lui à la présidentielle de 2020, ce qu'il n'a jamais reconnu, puis en boudant la cérémonie d'investiture du démocrate le 20 janvier 2021.
Donald Trump compose son administration
À son arrivée mercredi, il a vu brièvement la Première dame Jill Biden, laquelle lui a remis une lettre de félicitations pour Melania Trump. L'épouse du futur président avait annoncé qu'elle serait absente, sans en donner la raison mais en souhaitant un "grand succès" à son mari, auprès duquel elle n'a fait que de très rares apparitions pendant la campagne.
Donald Trump s'était d'abord rendu devant des républicains, auprès desquels il a évoqué l'hypothèse de se représenter à la Maison-Blanche à l'issue de son second mandat, ce qui est interdit par la Constitution américaine.
"Je pense que je ne me représenterai pas, à moins que vous ne vous disiez ‘il est bon, nous devons envisager autre chose’", a-t-il déclaré sous les rires de l'assistance.
Donald Trump est en train de former sa future équipe. Il a nommé l'homme le plus riche de la planète, Elon Musk, à la tête d'une nouvelle "Commission à l'efficacité gouvernementale", conjointement avec l'homme d'affaires républicain Vivek Ramaswamy.
Signe de son importance acquise auprès de Donald Trump, le patron de Tesla accompagne le vainqueur de la présidentielle dans plusieurs étapes de cette journée très scrutée à Washington.
Donald Trump a annoncé mercredi nommer Marco Rubio au poste de secrétaire d'Etat, tenant d'une ligne dure face à la Chine, le poste de chef de la diplomatie américaine. Puis Matt Gaetz, élu très controversé et fidèle parmi les fidèles du républicain, a été nommé au poste de ministre de la Justice.