Guerre Israël-Hamas: le cessez-le-feu exigé par l'ONU va-t-il être appliqué?

Pour la première fois, le Conseil de sécurité de l'ONU a exigé ce lundi un cessez-le-feu immédiat à Gaza, plus de cinq mois après le début des frappes israéliennes sur l'enclave palestinienne. La "fin d'un silence assourdissant" selon l'ambassadeur de France. Le ministre des Affaires étrangères Stéphane Séjourné a lui plaidé pour une décision "pleinement mise en œuvre".
Cette résolution a été adoptée par 14 voix pour et une abstention, celle des Etats-Unis. Elle exige notamment "un cessez-le-feu humanitaire immédiat pendant le mois du ramadan" qui a déjà débuté depuis deux semaines. Celui-ci devant mener "à un cessez-le-feu durable", et elle "exige également la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages".
Une adoption saluée par le Hamas qui a exprimé sa "volonté d'engager un processus d'échange" de prisonniers et d'otages "immédiatement" ainsi que celle "d'atteindre un cessez-le-feu permanent conduisant au retrait de toutes les forces" israéliennes du territoire. Mais de son côté, le ministre de la Défense israélien a assuré que son pays n'avait pas "le droit moral d'arrêter la guerre tant qu'il y a des otages à Gaza".
Une résolution simplement ignorée?
Ne pas appliquer cette résolution serait impardonnable selon le secrétaire général de l'ONU. En droit international, ce texte est bien contraignant. Il engage donc la responsabilité des parties qui ne le respectent pas. Mais dans les faits, Israël et le Hamas risquent surtout d'ignorer cette résolution.
“Dans le cas d’Israël, il est hors de question d’accepter le principe d’un cessez-le-feu qui soit pérenne comme c’est prévu et mentionné dans la résolution. En tout cas comme perspective. Et du côté du Hamas, il y a manifestement sur la question des otages également des obstacles”, pointe David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l'Institut de relations internationales et stratégiques.
En parallèle, des négociations se poursuivent, encadrées par le Qatar, l'Egypte et les Etats-Unis, pour instaurer une nouvelle trêve en échange d'otages capturés lors de l'attaque du 7 octobre. Cette résolution de l'ONU reconnaît d'ailleurs l'existence de ces pourparlers.