Guerre Israël-Hamas: Emmanuel Macron se rendra mardi près de Gaza, "en faveur d'un cessez-le-feu"

À l’occasion d’un déplacement en Égypte, Emmanuel Macron se rendra mardi 8 avril à 50 kilomètres de la Bande de Gaza. Le président de la République doit rencontrer différents acteurs humanitaires à Al-Arich, une des dernières villes d’Égypte avant Gaza.
Selon l’Élysée, il s’agit notamment de se pencher sur les questions alimentaires dans l’enclave. Al-Arich est un port qui sert de base arrière pour l'aide destinée à passer par le point de Rafah, la frontière entre l'Égypte et Gaza. Une aide qui ne passe justement plus actuellement.
Car sur le terrain, la guerre a repris depuis la reprise des frappes israéliennes, le 19 mars dernier. Plus de trêve, plus d’aide humanitaire, plus de libérations d’otages... "Un retour en arrière dramatique", a dénoncé Emmanuel Macron.
Discussions au point mort
Pour l'heure, il n'y a aucune raison d’être optimiste sur un nouveau cessez-le feu. Les discussions sont au point mort. Le 2 mars, Israël a bloqué l’aide humanitaire vers Gaza, pourtant un des points d’accord de la trêve.
L’État hébreu disait vouloir exercer une pression sur le Hamas, afin qu’il accepte une nouvelle proposition américaine de prolongation du cessez-le-feu. Refus du Hamas qui a affirmé vouloir maintenir les négociations dans le cadre de l’accord initial, supervisé par l’administration Biden en fin de mandat.
Des désaccords démeurent sur le calendrier, le retrait des soldats israéliens de Gaza ou encore le nombre d’otages à libérer. Plus un seul otage n’a été libéré depuis le 2 mars. 59 otages israéliens seraient toujours détenus à Gaza, dont 24 seraient encore en vie.
Et après deux mois de pause, les frappes ont repris. "Israël agira contre l'Hamas avec une intensité militaire croissante", dit le ministère israélien des affaires étrangères. Côté Hamas, on tient Israël pour "entièrement responsable" de la "violation et de l'annulation" du cessez-le-feu.
L'Égypte est un des pays médiateurs de cette crise qui s’enlise. Emmanuel Macron doit y évoquer "l’urgence" d’une reprise du cessez-le-feu, mais aussi les plans pour la reconstruction et l’administration de la bande de Gaza par la suite. Une perspective lointaine aujourd’hui.
Une situation "inadmissible"
A Gaza, la situation humanitaire reste très préoccupante. La rupture de la trêve a stoppé l'acheminement de l'aide via le passage de Rafah. L’ONU parle d’une situation "inadmissible". Sur le territoire, 70% des bâtiments ont déjà été détruits avant même l’arrêt du cessez-le-feu.
La bande de Gaza est aujourd'hui privée de nourriture, de médicaments, de carburants ou d’électricité. Les hôpitaux sont aussi débordés selon le Croissant-Rouge Palestinien. Le Programme Alimentaire Mondial a été contraint de fermer ses boulangeries sur place. Il n’y a plus de farine, plus d’huile. C’est aussi un des enjeux de la visite d’Emmanuel Macron.
Pourtant aujourd’hui, il y a assez peu d’espoir de remettre les parties autour de la table. Fin mars, l’Égypte, le Qatar et les États-Unis affirmaient valider une nouvelle proposition de trêve des pays médiateurs. Le lendemain, une nouvelle offre était formulée par Israël. "Obstruction", a répondu l'Hamas. Une situation inextricable.
Le premier ministre israélien a appelé l’organisation terroriste à déposer les armes. Il a promis que ses dirigeants pourraient alors quitter Gaza. Israël veut accentuer sa pression sur l’enclave palestinienne.
"Tsahal s’empare de territoires et détruit les infrastructures", a affirmé Benjamin Netanyahou, mercredi 2 avril. "Nous divisons désormais la bande de Gaza et augmentons progressivement la pression (…) Jusqu’à ce qu’ils nous livrent les otages", a-t-il continué. Pour accentuer encore la pression, Israël a affirmé début avril vouloir s’emparer de large zone de la bande de Gaza.