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"Hors de question qu'on leur fasse des ponts d'or": Faut-il attirer les chercheurs américains à tout prix?

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Menacés par les coupes budgétaires aux États-Unis, les chercheurs américains se tournent de plus en plus vers l'étranger. Emmanuel Macron souhaite saisir l'occasion pour les attirer, en leur proposant les meilleures conditions d'épanouissement.

L'Europe veut profiter des choix de l'administration Trump. Le président français Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Urusla von der Leyen lancent, lundi à la Sorbonne, un appel du pied aux chercheurs américains menacés par la réduction des financements de recherche menée par le gouvernement des États-Unis.

Le nombre de scientifiques américains postulant à des emplois à l'étranger entre janvier et mars a augmenté de 32% par rapport à la même période l'année précédente selon l'analyse réalisée par la revue Nature.

Accorder des avantages aux chercheurs américains

Le président de la République française veut créer un choc d’attractivité pour attirer des chercheurs en Europe, mais surtout en France. "Ils sont des centaines à frapper à notre porte. Nous devons être le pays de la liberté académique", explique l’Elysée qui va annoncer des crédits de recherches sur l’intelligence artificielle, le climat, l’espace ou la santé.

Mais un chercheur gagne au moins deux fois plus aux États-Unis qu’en France, il s’agit donc de créer un choc d’attractivité pour les attirer, avec des crédits de recherche mais aussi des incitations fiscales. C'est ce qu'espère Eric Berton, président de l'Université d'Aix-Marseille, qui a reçu 298 candidatures de chercheurs américains.

Même si concernant les 39 chercheurs candidats sélectionnés dans son université, "ce n'est pas la question du salaire qui est importante pour eux, c'est de pouvoir faire leurs recherches en toute liberté académique", il estime toutefois que cela permettrait d'en attirer encore davantage.

Les chercheurs français attentifs

Le député Renaissance David Amiel a lancé l’idée d’un crédit d’impôt permettant à ces chercheurs impatriés de garder le même niveau de salaire qu’aux États-Unis pendant 3 ans. 

Une piste qui ne doit pas être envisagée selon Boris Gralak, secrétaire général du syndicat national de la recherche scientifique: "Ceux et celles qui sont en danger, qui ne peuvent plus effectuer leurs recherches, qui vont être licenciés, on a un devoir de solidarité. Mais on leur offre des possibilités d'accueil, qui sont les mêmes que les notres. Nos rémunérations sont largement inférieures."

"C'est absolument hors de question qu'on leur fasse des ponts d'or ou des super salaires", souligne Boris Gralak.

Mais tous le répètent, accueillir ces chercheurs, c’est la mission d’un pays comme la France.

Bérengère Bocquillon (avec TRC)