L’ancien ministre Jean-Yves Le Drian nommé envoyé personnel d’Emmanuel Macron pour le Liban

Jean-Yves Le Drian, l’ancien ministre des Affaires étrangères, reprend du service. Emmanuel Macron l’a nommé envoyé personnel pour le Liban. Ce qui prouve qu’il n’y a pas d'âge pour reprendre son bâton de pèlerin. Jean-Yves Le Drian aura 76 ans à la fin du mois, ce qui n’est pas un handicap et même plutôt un avantage pour aller à la rencontre des dirigeants libanais.
Il va par exemple devoir négocier avec un des hommes forts du pays, le président du parlement Nabih Berry, qui est âgé de 85 ans. L’objectif, c’est de mettre un terme à la crise qui fait que le Liban n’a plus de président depuis le mois d’octobre, depuis la fin du mandat du général Aoun qui a quitté le pouvoir à l'âge respectable de 89 ans.
Au Liban, on a du respect pour les anciens et il ne vient à personne l’idée de dire que l’envoyé personnel du président français est trop vieux pour le job.
Officiellement, Jean-Yves Le Drian va essayer d’aider les Libanais à trouver un consensus pour sortir de la crise. Mais en réalité, tout le monde sait que la France a un candidat. Il s’appelle Sleiman Frangié, c'est un chrétien maronite, parce qu’au Liban le président est forcément chrétien. Mais c’est surtout un proche des chiites et du Hezbollah, et un ami personnel du président syrien Bachar Al-Assad. On assiste donc à ce paradoxe: Jean-Yves Le Drian, au nom de la France, va pousser la candidature d’un ami du dictateur syrien. C’est de la "realpolitik"…
Une longue carrière politique
Jean-Yves le Drian a une très longue carrière politique. Il y a 32 ans, il était déjà ministre de François Mitterrand. Il a été maire de Lorient pendant 20 ans. Il s’est passionné pour sa fonction lorsqu’il a présidé le conseil régional de Bretagne.
D’origine ouvrière, agrégé d’histoire, ancien prof, catholique et franc-maçon, il a occupé deux postes importants ces dernières années. Il a été cinq ans le ministre de la Défense de François Hollande, puis cinq ans le ministre des Affaires étrangères d’Emmanuel Macron.
Depuis la dernière présidentielle, il avait quitté le gouvernement et on le croyait rangé des voitures. Mais il a finalement accepté d’aller tenter de s'ingérer dans les affaires libanaises. Dans ce qu’on appelle le "merdier" libanais…