La France annonce la mort d'un haut responsable jihadiste au Mali

La France a annoncé vendredi la "neutralisation" au Mali, par la force Barkhane, d'un cadre opérationnel jihadiste de tout premier plan lié à Al-Qaïda, dont le nom était associé ces dernières années à de nombreuses attaques dans la région.
La ministre des Armées Florence Parly a salué dans un communiqué une opération engageant "d'importants moyens de renseignement ainsi qu'un dispositif d'interception composé d'hélicoptères et de troupes au sol" conduisant à une frappe contre Bah Ag Moussa, décrit comme le "chef militaire" du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM) et un "cadre historique de la mouvance jihadiste au Sahel".
Bah Ag Moussa "est considéré comme responsable de plusieurs attaques contre les forces maliennes et internationales. Il était considéré comme l'un des principaux chefs militaires jihadistes au Mali, notamment chargé de la formation des nouvelles recrues", selon le communiqué.
Selon le porte-parole de l'état-major français, le colonel Frédéric Barbry, les militaires ont tenté d'intercepter le pick-up du jihadiste, accompagné de quatre autres personnes non identifiées, à environ 100 kilomètres de Menaka dans le nord-est du pays. "Les occupants fortement armés ont alors brusquement ouvert le feu avec des mitrailleuses et de l'armement individuel", provoquant une riposte, a-t-il expliqué. L'affrontement a duré une quinzaine de minutes. Les 5 hommes ont été tués.
En juin, l'armée française avait tué le chef historique d'Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), Abdelmalek Droukdal. La victoire de prestige était indiscutable: l'Algérien était au coeur du jihad sahélien depuis 20 ans. Mais il restait prudemment éloigné du terrain et sa mort n'a pas changé la donne sécuritaire. Celle d'Ag Moussa, alias "Bamoussa", ancien officier de l'armée malienne mais aussi membre fondateur du groupe jihadiste Ansar Dine, semble plus significative.
Ce Touareg, considéré comme un "terroriste" par les Nations unies et Washington, a été un acteur majeur des rebellions touareg des années 1990 et 2000. Réintégré dans l'armée en 1996 puis en 2006, il avait fait défection à chaque fois: vers la rébellion la première fois, puis vers le jihadisme en 2012.
Il était considéré comme le responsable d'attaques majeures contre les forces maliennes, dont une en juillet 2016 et l'autre en mars 2019, qui avaient fait plus de 20 morts chacune. Et son nom revenait avec insistance dans plusieurs attaques en 2020. Mais il jouissait aussi d'une immense popularité auprès des Touareg qui dépassait largement son appartenance au GSIM.