La France contrainte de faire revenir sur son territoire un Ouzbek expulsé

C'est l’histoire d’un homme expulsé vers l'Ouzbékistan. La France vient d'être condamnée à le faire revenir au plus vite. C’est un homme de 39 ans, de nationalité ouzbek. Dans son pays il dit avoir été arrêté et torturé en 2015 pour son appartenance à un mouvement politico-religieux musulman.
L’année suivante, il gagne l'Europe et demande l’asile en Estonie. Les autorités de ce pays le refusent parce qu’elles le soupçonnent de liens avec les islamistes. Il gagne alors la France et fait une nouvelle demande d’asile que la France refuse à son tour pour les mêmes raisons.
Les services de renseignements français lui prêtent des contacts avec des islamistes russes, d’avoir vanté le djihad sur Facebook et d’avoir voulu à un moment partir en Syrie.
Il conteste toutes ces accusations mais il est finalement assigné à résidence en attendant une éventuelle expulsion.
Accélération des expulsions des islamistes par le ministère de l'Intérieur
Les choses traînent pendant deux ans, dans la ville de seine et Marne ou il vit, il obtient une médaille pour avoir sauver une personne âgée lors d’un incendie.
Mais finalement le mois dernier, après l’assassinat du prof de Français à Arras, le ministère de l’intérieur décide d’accélérer les expulsions des islamistes et il est mit dans un avion pour Tachkent, la capitale de l’Ouzbékistan.
Sauf qu’il avait fait un recours devant la cours européenne des droits de l’homme. Et la Cour européenne lui avait donné raison estimant qu’il risquait un traitement inhumain s’il rentrait dans son pays. Et la cour de Strasbourg, en attendant qu’elle se prononce sur le fond avait formellement interdit à la France d’expulser cet homme vers son pays.
Seulement le ministère de l'intérieur a décidé de passé outre en raison de suspicions de radicalisation islamiste de l’intéressé.
Son avocate a alors saisi le tribunal administratif puis le conseil d’état qui vient de juger que cette expulsion était illégale.
Le ministère de l'intérieur s’est vu ordonné d’organiser à ses frais et dans les plus brefs délais son retour en France. Et aussi de lui verser 3.000 euros de dommage.
Gérald Darmanin ne souhaite pas que l'homme rentre en France
Sauf qu’en Ouzbékistan, en arrivant le 14 novembre, il avait aussitôt été arrêté. Selon son avocate, on lui a rasé le crâne avant de l’enfermer dans une petite cellule avec 21 autres détenus.
Pas sur que les autorités Ouzbek soient d’accord pour le rendre à la France, d’autant que Gérald Darmanin ne va pas être très insistant.
Il a prévenu qu’il ne compte pas se conformer à cette décision du conseil d'État. Il veut même tout organiser pour que cet homme ne rentre pas en France.
Quitte à payer des amendes et des astreintes que les avocats ne manqueront pas de demander.