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Le prince Andrew entendu par la justice américaine: pourquoi la famille royale britannique tremble-t-elle?

EXPLIQUEZ-NOUS - Une cour fédérale de New York examine la plainte qui a été déposée contre lui pour agressions sexuelles.

Le prince Andrew, troisième enfant de la reine d’Angleterre a rendez-vous aujourd’hui avec la justice américaine. C’est une audience qui va avoir lieu par téléphone. Le juge sera au tribunal de Manhattan, et il entendra en visio les deux parties: la plaignante, Virginia Roberts-Giuffre, et depuis l'Angleterre, le prince Andrew, ou plus vraisemblablement ses avocats. Et ce n’est que le tout début d’une procédure qui s’annonce très longue et potentiellement dévastatrice pour la réputation de la famille royale britannique.

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La plaignante accuse le prince anglais d’agressions sexuelles au tout début des années 2000 alors qu’elle était âgée de 16 et 17 ans. Il est établi qu’elle était alors le jouet sexuel du couple Epstein-Maxwell. Jeffrey Epstein, milliardaire américain qui depuis s’est suicidé en prison et Guislaine Maxwell, son ex compagne et complice, fille de milliardaires franco-anglaise, qui attend aujourd’hui son prochain procès.

Selon son récit, le couple l’a “offerte” à de nombreuses personnalités, dont le prince Andrew qui aurait abusé d’elle à trois reprises. À Londres, à New York et dans l'île privée que le milliardaire possédait aux îles Vierges. A l’appui de ses accusations, il y a une photo où l'on voit le duc d’York enlaçant la très jeune fille sous le regard amusé de Ghislaine Maxwell.

Comment se défend le Prince Andrew ?

Très mal! Publiquement, il ne s’est expliqué qu’une seule fois dans une interview à la BBC le 16 novembre 2019. Il s’est dit totalement innocent, il a affirmé n’avoir jamais rencontré cette jeune fille, mais il s’est exprimé avec tellement d'arrogance que l’interview a été tout à fait contre-productive. La presse anglaise s’est indignée parce qu’il n’a manifesté aucun remords d’avoir été si proche de Jeffrey Epstein et aucune compassion pour les victimes de son ami.

L’interview avait été enregistrée quelques jours avant le prince Andrew avait confié à sa mère, la reine, qu’il en était très content. Après la diffusion, il a compris à quel point il s’était planté. Et quatre jours plus tard, face à l'énorme scandale, il annonçait démissionner de toutes ses fonctions au sein de la maison royale.

Ses avocats affirment qu’il est prêt à collaborer avec la justice américaine, mais c’est faux! Le procureur de New York a cherché plusieurs fois à l’entendre comme témoin. Il n’a jamais répondu, tout en faisant dire qu’il se tenait à la disposition des juges. Le procureur a fini par le traiter publiquement de menteur.

Dans la procédure actuelle, il observe le même mutisme absolu. Ni Andrew, ni ses avocats n’ont accusé réception de la plainte et de la convocation pour l’audience de ce lundi.

Mais est-ce que ces faits qui datent de 2000 à 2002 ne sont pas prescrits ?

Ils l'étaient, mais l’an dernier, l'État de New-York a adopté une nouvelle loi: les victimes mineurs de crimes sexuels avaient un an pour porter plainte au civil et demander des réparations même si les auteurs ne pouvaient plus être condamnés au pénal. Et c’est ce qu’a fait Virginia Giuffre. Elle a porté plainte le 9 août au civil. Le prince Andrew ne risque donc pas une peine de prison, il ne risque pas d'être extradé vers les Etats-Unis. Mais il pourrait être condamné à verser des millions ou des dizaines de millions de dommages et intérêts, ce qui n’est pas vraiment un problème pour lui.

>> A LIRE AUSSI - Affaire Epstein: le prince Andrew, fils de la reine Elizabeth II, quitte la vie publique

Il risque surtout le déshonneur. Ce qui est plus un problème pour lui, pour sa mère et pour son frère le Prince Charles. La presse anglaise affirme qu’il vient d’embaucher les meilleurs avocats américains pour se défendre. Notamment la terrible Blair Berk, surnommée la “Rottweiler”, connue pour défendre les délinquants sexuels riches et célèbres. Elle est par exemple l’avocate du producteur Harvey Weinstein.

Et toujours selon les journaux anglais, elle a peut-être dans sa manche une carte maîtresse. Virginia Giuffre aurait signé un accord avec Jeffrey Epstein, promettant, en échange d’une somme d’argent de ne jamais porté plainte contre lui, ni contre aucun de ses amis. Tout cela promet un très long et très violent bras de fer juridique.

Mais est-ce que ces faits qui datent de 2000 à 2002 ne sont pas prescrits ?

Ils l'étaient, mais l’an dernier, l'État de New-York a adopté une nouvelle loi: les victimes mineurs de crimes sexuels avaient un an pour porter plainte au civil et demander des réparations même si les auteurs ne pouvaient plus être condamnés au pénal. Et c’est ce qu’a fait Virginia Giuffre. Elle a porté plainte le 9 août au civil. Le prince Andrew ne risque donc pas une peine de prison, il ne risque pas d'être extradé vers les Etats-Unis. Mais il pourrait être condamné à verser des millions ou des dizaines de millions de dommages et intérêts, ce qui n’est pas vraiment un problème pour lui.

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Il risque surtout le déshonneur. Ce qui est plus un problème pour lui, pour sa mère et pour son frère le Prince Charles. La presse anglaise affirme qu’il vient d’embaucher les meilleurs avocats américains pour se défendre. Notamment la terrible Blair Berk, surnommée la “Rottweiler”, connue pour défendre les délinquants sexuels riches et célèbres. Elle est par exemple l’avocate du producteur Harvey Weinstein.

Et toujours selon les journaux anglais, elle a peut-être dans sa manche une carte maîtresse. Virginia Giuffre aurait signé un accord avec Jeffrey Epstein, promettant, en échange d’une somme d’argent de ne jamais porté plainte contre lui, ni contre aucun de ses amis. Tout cela promet un très long et très violent bras de fer juridique.

Nicolas Poincaré