"Le souffle m'a écrasé": à Beyrouth, un afflux de blessés touchés par les frappes israéliennes

Alors que les frappes israéliennes se poursuivent dans le sud de Beyrouth, 37 personnes sont mortes et 151 ont été blessées en 24 heures. Quarante secouristes et pompiers ont été tués en trois jours dans des bombardements, selon les autorités libanaises.
Israël assure pourtant viser des infrastructures et des sites appartenant au Hezbollah. Mais ces frappes tuent aussi des civils, affirme le ministre libanais de la Santé. Et les hôpitaux libanais constatent un afflux de blessés. D'un pas décidé, le docteur Elie Gharios traverse les couloirs de son hôpital de Beyrouth.
“Il est où le blessé ?", demande-t-il. Le directeur médical entre alors dans la chambre. “Lui, il était brûlé à 25%, mais il l’a échappé belle”, confie-t-il.
Allongé sur un lit, Hassan peine à ouvrir les yeux. Le cuir chevelu creusé, ses bras entourés de bandages: d'une voix cassée, il raconte la frappe qui aurait pu le tuer.
“J'étais en train de marcher dans la rue quand il y a eu une très grosse explosion. C'était juste à côté de moi. Un son très fort et le souffle m'a comme écrasé”, appuie-t-il.
De nombreux civils touchés
Sentiment d'injustice, pour ce professeur de physique qui le répète, il n'a rien à voir avec le Hezbollah. "Je suis très en colère. Dès que je repense à mes blessures et ce qui m'est arrivé, j'en veux à l'Etat d'Israël. Personne n'enlèvera la douleur que je ressens, personne ne me rendra la santé", indique-t-il.
Presque tous les jours, des blessés arrivent ici, s'emporte le Docteur Gharios.
“Sauf dans certains cas très ciblés, il y a toujours des civils. Nous, on est furieux! Je vous dis, moi je ne suis pas du tout avec le Hezbollah, pas du tout. Mais je ne peux pas accepter ce qui se passe”, indique-t-il.
Au-dessus de l'hôpital, un panache de fumée, signe d'un nouveau bombardement. "Nous sommes toujours en alerte", glisse un chirurgien.