"Le Vatican ne bouge pas le petit doigt, ça me rend dingue": le sommet sur la pédophilie dans l’Eglise s’achève aujourd’hui

Le coup d’envoi du troisième et dernier jour de travail du Sommet sur la pédophilie au Vatican, a été donné ce samedi matin pour une ultime journée consacrée à la "transparence". Un collectif de victimes d'abus sexuels a organisé une "Marche pour la tolérance zéro". Une quarantaine d’hommes et de femmes, qui ont tous en commun d'avoir été agressé sexuellement par un membre du clergé alors qu'ils étaient mineurs, sont mobilisés à Rome depuis mardi pour faire entendre leur voix.
Des victimes venues des quatre coins du monde
C’est le cas de Darryl Smith, un néo-zélandais victime à 6 ans d’abus sexuel par un membre de l’institution catholique dans laquelle il était scolarisé. Son allure débonnaire de grand gaillard et son sourire disparaissent quand il évoque sa présence à Rome: "Le Vatican ne bouge pas le petit doigt pour nous, ça me rend dingue! Et ils se prétendent chrétiens ?! non ils ne le sont pas", martèle Darryl, venu accompagné de ses frères et sœurs.
Pour Matthias Katsch, membre du bureau de cette association de victimes du monde entier, cette mobilisation est inédite: "Nous venons de Nouvelle-Zelande, d’Inde, du Congo et nous ne partirons pas de sitôt!", martèle-t-il
"D’autres actions seront nécessaires"
Tous attendent du Pape François des actes fort. La tolérance zéro et le renvoi des membres du clergé dont la culpabilité est avérée. L’espoir est immense, mais les chances de succès minces: "Nous sommes visibles, ça aide. Mais rien en nous garantit que tout cela va s’arrêter. Je pense que c’est un premier grand pas, et que d’autres actions seront nécessaires", estime Adalberto Mendez qui représente le Mexique dans ce collectif de victimes présent à Rome.
Demain, ces victimes d’abus sexuels écouteront le discours de clôture du Pape. Avant d’envisager la suite de leur combat pour une réforme profonde de l'Eglise.