Législatives en Allemagne: qui est Friedrich Merz, favori pour devenir le futur chancelier ?

Friedrich Merz, le chef de file des conservateurs allemands, s’apprête à devenir le prochain chancelier allemand. Et c’est un peu l’histoire d’une revanche. La revanche, d’un cancre, celui du fond de la classe, un peu insolent, pas franchement brillant, devenu businessman, multimillionnaire et désormais favori pour diriger l’Allemagne.
Son CV est long comme le bras. Mais la case “expérience politique” n’est pas la plus fournie. Ses opposants prennent un malin plaisir à le lui rappeler. Député au Bundestag, au Parlement européen, mais ni maire, ni ministre, ni président d’un Lander, les régions allemandes.
Il faut dire que Merz a passé ses 15 dernières années dans de grandes entreprises: AXA, HSBC pour finir chez BlackRock, l’un des plus gros gestionnaires d’actifs au monde. Il a gagné beaucoup d’argent, mais surtout, Friedrich Merz s’est réfugié dans le privé, écœuré par la politique quand une certaine Angela Merkel l’évince en 2002 et prend sa place à la tête du groupe des députés de la CDU au Bundestag…
On le décrit d’ailleurs comme l’anti-Merkel. Il revient en force une fois que la chancelière quitte le pouvoir. Friedrich Merz, aujourd’hui 69 ans, devient le président du parti conservateur. Très vite, il prend le contre-pied de la centriste Angela Merkel et repositionne le parti à droite. Son crédo, c’est le retour aux valeurs traditionnelles et la fin de la politique migratoire de l’ancienne chancelière.
Une coalition difficile à former ?
C’est un libéral, européen convaincu, mais sa campagne a des accents trumpistes. Un de ses slogans : “Une Allemagne dont nous pouvons de nouveau être fiers”. Et ça marche. La CDU-CSU est aujourd’hui en tête dans les sondages avec 30% des intentions de vote. La voie toute tracée pour devenir le prochain chancelier. Ce catholique, marié, père de trois enfants s’est déjà dit opposé à la parité dans son gouvernement.
Il faudra tout de même construire une coalition. Ce sera son premier défi. Et la tâche ne s’annonce pas simple depuis qu’il a brisé un tabou politique en Allemagne. Son parti a voté avec l’AdD, le parti d’extrême-droite allemand, une résolution pour durcir la politique migratoire.
Le conservateur exclut toute alliance avec l’AfD dans son futur gouvernement, mais ce basculement a crispé les sociaux-démocrates et les Verts, ses deux partenaires les plus probables et mis des centaines de milliers de personnes dans la rue. Friedrich Merz aura enfin deux autres défis: relever l’économie de son pays et renforcer les capacités de défense allemande. Quelles seront enfin ses relations avec la France ? Il a déjà annoncé qu'il viendrait notamment à Paris, lors de son premier jour comme chancelier.