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Meetings étrangers en France: "c’est stupide, on importe les problèmes sur notre sol"

Samedi, le ministre turc des Affaires étrangères est refoulé des Pays-Bas, où il doit tenir une réunion publique. Quelques heures plus tard, il réussit à s'exprimer lors d'un meeting électoral à Metz, en France. Une erreur du gouvernement pour Patrick Mignon, vice-président de Debout la France. Pour lui, le pays ne doit pas accueillir de meetings étrangers.

Patrick Mignon, vice-président du parti "Debout la France", fondé par le candidat à l'élection présidentielle Nicolas Dupont-Aignan.

"Le meeting du ministre turc des Affaires étrangères a été refusé aux Pays-Bas. C’est un pays ami, souverain et membre de l’Union européenne. Et que fait la France face à ce problème? Le préfet, sur ordre de l’Elysée, et donc de François Hollande, a encore fait du mal. Le président de la République veut peut-être faire du clientélisme électoral vis-à-vis des turcs vivant dans le pays. Ça pose problème.

Durant ce meeting, qui s’est tenu à Metz, les hommes et les femmes étaient séparés. De ce que je sais, il y a un principe en fronton de tous nos établissements publics qui s’appelle l’égalité. Il est hors de question pour nous d’accepter qu’un des principes fondamentaux de la République soit ainsi bafoué.

"Il y a des règles d'équité"

Ce ministre n’aurait certainement pas été autorisé à atterrir en France si l’on n’était pas dans une période électorale majeure en France. Le préfet local prétexte qu’il n’y avait pas de trouble à l’ordre public. On est quand même en état d’urgence et il y avait au moins un trouble à la souveraineté nationale.

Je suis pilote de ligne depuis près de 40 ans. J’ai parcouru des millions de kilomètres autour de la planète et je suis allé dans de très nombreux pays. Je n’ai pas vu un seul instant, pendant la période électorale française, des Français tenir des meetings publics. Je ne l’ai vu nulle part. Ça pose problème car on importe la politique. Il y a des règles d’équité.

"Une stupidité"

On importe les problèmes sur notre sol. C’est une stupidité du point de vue des Affaires étrangères. Ça montre la nullité de Jean-Marc Ayrault qui a été recyclé au ministère des Affaires étrangères. Je suis consterné.

Encore une fois, sous la présidence de François Hollande, la France se couche. Les Pays-Bas, qui est un pays très ouvert, sait dire non lorsqu’il considère que ça n’est pas sur leur sol que doit se tenir un meeting électoral pour une des factions en lice.

Je suis vice-président de 'Debout la France', ça représente également ce que pense Nicolas Dupont-Aignan. C’est réellement une atteinte à la souveraineté de la France que de laisser se tenir des meetings étrangers sur son sol."

Propos recueillis par Julie Breon