"Monnaie d'échange", "boucliers": à quoi vont servir les otages israéliens capturés par le Hamas?

Lors de son offensive lancée samedi, le Hamas a pris en otage "plus de 100 prisonniers" affirme le gouvernement israélien, parmi lesquels des ressortissants allemands et américains. "Des civils et des soldats" qui seraient retenus à Gaza, précisait dimanche soir le porte-parole de l'armée de défense d'Israël.
Des jeunes qui participaient à un festival dans le désert samedi auraient notamment été enlevés. "On a vu des images de filles tirées par les cheveux et emmenées dans les voitures de terroristes, qui les ont emmenés à Gaza", explique Benjamin Petrover du média international i24News.
Le ministère des Affaires étrangères français qualifie cette prise d'otages du Hamas "d'odieuse", qui "rappelle si besoin était le caractère terroriste de ce mouvement", avant d'appeler à leur "libération immédiate et sans condition".
Un prisonnier israélien "échangé" contre 1.027 prisonniers palestiniens en 2011
A quoi vont 'servir' ces otages ? Xavier Guignard, spécialiste de la Palestine et chercheur au centre Noria Research, explique que, traditionnellement, le Hamas utilise les otages en guise de "monnaie d'échange".
"Historiquement, pour le Hamas, un otage israélien était une 'monnaie d'échange' contre d'autres prisonniers. On en compte environ 4.500 dans les prisons israéliennes", assure-t-il.
Le second "usage" de ces otages, explique Xavier Guignard, permet au Hamas de rendre beaucoup plus compliqué pour l'armée israélienne de planifier des attaques dans la bande de Gaza, ne sachant pas exactement où sont dispersés les otages.
"Cela les obligera à adapter leur tactique d'intervention à un événement auquel ils ne s'étaient probablement jamais préparés", décrypte-t-il.
En effet, les otages israéliens n'ont jamais été aussi nombreux au même moment. Pour le seul soldat franco-israélien Gilad Shalit, qui avait été retenu prisonnier cinq années par le Hamas entre 2006 et 2011, plus de 1.027 prisonniers palestiniens avaient été échangés. Une décision qui a divisé la population à l'époque confirme Benjamin Petrover de i24News.
Sur place, l'un de nos envoyés spéciaux, Nicolas Poincaré, nous fait remonter l'état de "sidération" du pays à ce sujet. "Ce dont tout le monde parle, c'est de ces images d'otages", expliquait-il en direct de Tel Aviv ce lundi dans Apolline Matin.