"Nous continuons de souffrir": le pessimisme du peuple ukrainien après le sommet Trump-Poutine

Un homme roule à vélo devant un bâtiment détruit à Druzhkivka, dans la région de Donetsk, le 15 août 2025, en pleine invasion russe de l'Ukraine. - Photo par GENYA SAVILOV / AFP
Une rencontre qui ne rassure pas vraiment en Ukraine. Après le sommet entre Vladimir Poutine et Donald Trump en Alaska, Volodymyr Zelensky doit à son tour se rendre aux États-Unis pour rencontrer son homologue américain, lundi après midi. L'objectif: analyser "tous les détails relatifs à la fin des assassinats, à la fin de la guerre, avec le président Trump", a affirmé le président ukrainien sur X (ex-Twitter), précisant être "prêt à travailler de manière aussi productive que possible pour la paix".
Mais dans le ciel à l'Est, les pluies de missiles continuent se d'abattre sur le sol ukrainien. L'armée russe a lancé 85 drones et un missile sur l'Ukraine pendant la nuit de vendredi à samedi, a affirmé Kiev, assurant en avoir abattu 61. "Ici à Zaporijia (à l'est du pays), nous continuons de souffrir", souffle Viktor, un habitant de la ville. "Les bombes continueront de tomber sur nous!"
Donald Trump souhaite directement trouver un "accord de paix"
Au niveau international, les capitales européennes se mobilisent de leur côté pour "maintenir la pression sur Moscou". Donald Trump, quant à lui, a choisi d'abandonner toute exigence de cessez-le-feu, prônant désormais un "accord de paix" direct pour mettre fin au conflit.
"Personnnellement, je pense que la guerre va durer encore au moins deux ans", désespère un autre Ukrainien, qui pense que la rencontre Trump-Poutine ne changera pas grand chose. "Si je pouvais parler à Trump, je lui dirais: hé mec, fais pression pour que l'OTAN intervienne et qu'elle nous donne tout le matériel dont nous avons besoin."
C'est bien qu'ils se soient rencontrés (Trump et Poutine)... Mais nous espérons une réunion à laquelle les parties participeront", s'exclame Andrii.
Pour Andrii, tant que les dirigeants européens et l'Ukraine ne seront pas inclus dans la conversation, il n'y aura aucune chance de trouver la paix: "C'est bien qu'ils se soient rencontrés (Trump et Poutine)" s'exclame-t-il. "Mais nous espérons une réunion à laquelle les trois parties participeront... Y compris les dirigeants européens ! Et la, peut-être que quelque chose se passera."
Car pour le moment, le sommet en Alaska n'a débouché ni sur l'annonce d'une prochaine réunion tripartitre incluant Volodomyr Zelensky, ni sur une pause dans les hostilités, ni sur de nouvelles sanctions visant la Russie. Les pays de la "coalition des volontaires", menés par Emmanuel Macron et ses homologues allemand et britannique, doivent tenir une réunion ce dimanche à 13 heures.
Pour rappel, Donald Trump soutient un plan territorial proposé par la Russie, prévoyant une prise de contrôle totale de deux régions ukrainiennes et un gel du front dans deux autres régions que Moscou ne contrôle que partiellement.
D'après les estimations du think tank américain, Center for Strategic and International Studies (CSIS), on estime que 1,4 million le nombre de soldats tués ou blessés de part et d'autre depuis le début du conflit en février 2022.