Otages à Gaza: "Le chantage d'Israël peut fonctionner", assure un ancien négociateur du Raid

Le flou demeure sur le nombre d'otages enlevés samedi dernier lors de l'attaque du Hamas sur Israël et emmenés dans la bande de Gaza. Selon le gouvernement israélien, environ 150 binationaux et étrangers, hommes, femmes et enfants, en majorité des civils, sont retenus en otage.
Face aux bombardements de Tsahal, le Hamas a annoncé vouloir exécuter un otage à chaque attaque sur des habitations civiles selon Al-Jazeera. Les familles des civils retenus à Gaza pressent leurs gouvernements respectifs de réagir. C'est le cas de la grand-mère d'Eitan, un jeune Franco-Israélien de 12 ans qui n'a plus donné signe de vie depuis sa disparition à proximité de la bande de Gaza, et qui en appelle à Emmanuel Macron sur BFMTV.
"Les familles des otages sont dans un conflit de loyauté atroce", explique dans Apolline Matin ce vendredi sur RMC et RMC Story Patrick Klugman, avocat de Gilad Shalit, un soldat franco-israélien retenu comme otage pendant cinq ans avant d'être échangé contre 1.027 prisonniers palestiniens.
"Les familles sont obligées d’espérer que les frappes soient les moins violentes possibles et qu’elles durent le moins longtemps possible, pour espérer retrouver les leurs. Et en même temps, ce sont des citoyens israéliens qui savent ce qu’il s’est passé", rappelle l'avocat.
"Pour négocier dans une position défavorable, il faut un levier de pression"
De son côté, Israël se veut inflexible. Ce jeudi, le ministre israélien de l'Energie, Israël Katz, a interdit toute entrée de produits de première nécessité ou d'aide humanitaire à Gaza tant que le Hamas n'aura pas libéré pas les personnes enlevées.
"Le chantage d'Israël peut fonctionner", estime sur le plateau des "Grandes Gueules" Christophe Caudenne, ancien négociateur du Raid. "Pour négocier dans une position défavorable, il faut avoir un possible levier de pression. Celui de Tsahal, c'est de dire qu'on est prêt à sacrifier des otages et dire au Hamas de s'arranger avec la population qui est en train de mourir de faim, que la population gazaouie se révolte contre le Hamas", poursuit-t-il.
"Dans une prise d'otage, la première chose que le GIGN ou le Raid fait, c'est couper l'eau, l'électricité et les moyens de communication. Si le forcené veut avoir un rétablissement de l'une de ces dispositions, ça se négocie. La position d'Israël n'est pas incohérente", ajoute l'ancien négociateur.
18 Français pourraient être retenus en otage
Christophe Caudenne ne croit pas à la libération des otages par la force. D'abord parce que les commandos israéliens ne sont assez bien entraînés. Ensuite, parce que Gaza est un véritable labyrinthe, truffé de tunnels. "Le renseignement, il faut oublier. Gaza, c'est un gruyère. Les otages peuvent être déplacés de 2 km en passant par les sous-sols, sans aucune difficulté. Être sûr de la position d'otages, je n'y crois absolument pas", ajoute-t-il.
Parmi les otages, on retrouve de nombreux Israéliens mais aussi des étrangers, notamment des Philippins, Népalais et Thaïlandais. Selon les autorités françaises, 18 ressortissants dont plusieurs enfants seraient toujours portés disparus et pourraient être retenus en otage dans la bande de Gaza.