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"Pandora Papers": qui sont les personnalités concernées par les révélations d'évasion fiscale?

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Dans la plupart des pays, ces faits ne sont pas susceptibles de poursuites. Mais dans le cas des dirigeants, l'ICIJ à l'origine de l'enquête, met en parallèle le discours anti-corruption tenu par certains d'entre eux avec leurs placements dans des paradis fiscaux.

C'est une enquête tentaculaire réalisée par plus de 600 journalistes d’investigation et 150 médias, répartis dans 117 pays du monde et réuni sous l'égide du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ). Ils ont épluché des millions de documents et les conclusions sont explosives: des centaines de dirigeants politiques sont pointés du doigt dans cette nouvelle enquête d'envergure sur les paradis fiscaux.

Plusieurs dirigeants, dont le Premier ministre tchèque, le roi de Jordanie ou les présidents du Kenya et d'Equateur, ont dissimulé des avoirs dans des sociétés offshore, notamment à des fins d'évasion fiscale.

L'enquête est baptisée "Pandora Papers", en référence à la légende de la boîte de Pandore. Elle s'appuie sur quelque 11,9 millions de documents, qui proviennent de 14 sociétés de services financiers, et a mis au jour plus de 29.000 sociétés offshores.

DSK, Shakira et Claudia Schiffer cités

Selon ces documents, le roi Abdallah II de Jordanie a créé au moins une trentaine de sociétés offshore, c'est-à-dire dans des pays ou territoires à fiscalité avantageuse. Par le biais de ces entités, il a acheté 14 propriétés de luxe aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, pour plus de 106 millions de dollars.

Parmi les personnalités exposées, se trouvent également la chanteuse colombienne Shakira, le mannequin allemand Claudia Schiffer ou la légende indienne du cricket Sachin Tendulkar.

Apparaissent aussi les noms de l'ancien Premier ministre britannique Tony Blair, qui a réalisé l'achat d'un bien immobilier à Londres par le biais d'une société à l'étranger, et de l'ancien ministre français Dominique Strauss-Kahn. L'ancien directeur général du Fonds monétaire international (FMI) a fait transiter plusieurs millions de dollars d'honoraires de conseil à des entreprises par une société marocaine exempte d'impôts, selon les documents examinés par l'ICIJ.

Côté sportif, l'entraîneur de Manchester City Pep Guardiola et le milieu de terrain argentin du PSG, Angel Di Maria, sont également épinglés par les "Pandora Papers". 

Des politiques friands de leçons pourtant épinglés

Dans la plupart des pays, ces faits ne sont pas susceptibles de poursuites. Mais dans le cas des dirigeants, l'ICIJ met en parallèle le discours anti-corruption tenu par certains d'entre eux avec leurs placements dans des paradis fiscaux.

Le président kényan Uhuru Kenyatta cité dans les "Pandora Papers", a ainsi maintes fois affirmé sa détermination à lutter contre la corruption dans son pays et à obliger les officiels kényans à la transparence quant à leur patrimoine.

Pourtant, selon le volet des "Pandora Papers" qui lui est consacré, le chef de l'Etat kényan possède une fondation au Panama, et plusieurs membres de sa famille directe possèdent plus de 30 millions de dollars logés dans des comptes offshore. 

C'est également le cas du Premier ministre tchèque, Andrej Babis, entré en politique en 2012 en dénonçant notamment la corruption du personnel politique. Pourtant selon les "Pandora Papers", il aurait placé 22 millions de dollars dans des sociétés écran ayant servi à financer l'achat du château Bigaud, une grande propriété située à Mougins, dans le sud de la France.

La rédaction avec AFP