Polémique aux États-Unis après la disparition pendant quelques jours du ministre de la Défense

Le ministre de la Défense américain a disparu pendant plusieurs jours, du 1er au 4 janvier, sans prévenir personne. Lloyd Austin, 70 ans, est un ancien général, dont le principal fait d’arme est d’avoir dirigé la prise de Bagdad en 2003 à la tête d’une division d’infanterie. Depuis trois ans il est le ministre de la Défense de Joe Biden, le premier noir américain a occupé ce poste. Il est connu pour être un taiseux, économe de ses mots, on l'a même surnommé "le général silencieux".
C’est bien ce qu’on lui reproche aujourd’hui. Le 22 décembre, il a discrètement été opéré dans un hôpital militaire pour un cancer de la prostate. Deux jours après, il était déjà sorti et il a pu fêter Noël en famille. Seulement, le 1er janvier, il a eu des complications, il souffrait de douleurs et il est cette fois entré en soins intensifs.
Par la suite, personne n'a eu de nouvelles pendant quatre jours, même Joe Biden, Président et chef des armées, alors que l'armée américaine intervenait en mer rouge, gérait les crises à Taïwan et à Gaza. Le plus étonnant est qu’au plus haut niveau de l'État, personne ne s’en est aperçu.
Des républicains demandent sa démission
L'affaire a provoqué la polémique outre-Atlantique. Au pays de la transparence, un ministre ne peut pas se faire opérer ainsi, sous anesthésie générale sans le dire. Plusieurs élus républicains ont demandé sa démission. Mais pour l’instant, Joe Biden lui a maintenu sa confiance et il est toujours en poste. Sauf que désormais, il publie des communiqués médicaux pour indiquer que son pronostic est excellent et qu’il devrait se rétablir complètement.
On peut rappeler qu’en France on a eu pendant 11 ans un Président qui cachait avoir la même maladie, un cancer de la prostate. Cela n'a pas vraiment été reproché à François Mitterrand, même quand on a su qu’il publiait tous les ans des bilans médicaux mensongers. C’est au contraire son médecin, le docteur Gubler qui a été condamné pour avoir violé le secret médical.