Présidentielle en Russie: 13 interpellations, Poutine promet de répliquer aux attaques ukrainiennes

Vladimir Poutine a juré ce vendredi que son pays répondrait aux récents bombardements ukrainiens sur son sol et dénoncé les incursions de combattants pro-Ukraine, une "tentative" de "perturber" la présidentielle qui a commencé ce vendredi et qui doit le voir réélu en l'absence de candidats frontalement opposés à sa politique. Parallèlement, au moins 16 personnes ont été tuées et près d'une soixante blessées dans l'une des pires attaques de missiles russes sur Odessa.
Cocktail molotov, bombe... Les bureaux de vote ciblés
Au moins 13 personnes ont été arrêtées pour des dégradations dans des bureaux de vote. Une bombe a notamment explosé sans faire de victimes devant un bureau de vote dans la région occupée de Kherson. A Moscou, une femme a été interpellée après avoir "mis le feu" à un isoloir, a indiqué l'agence de presse Ria Novosti. Une jeune femme a également tenté d'incendier avec un cocktail Molotov un bureau de vote à Saint-Pétersbourg, a indiqué un responsable de la commission électorale locale.

Le motif de ces actions est flou, il n'est pas établi qu'ils s'agissent de protestations contre le pouvoir. L'ONG OVD-Info a évoqué de possibles arnaques téléphoniques, fréquentes en Russie, contre la promesse d'une contrepartie financière. La cheffe de la commission électorale, Ella Pamfilova, a affirmé en ce sens que ces personnes agissaient pour de l'argent promis par "des salauds depuis l'étranger".
Plusieurs morts dans des bombardements ukrainiens
Depuis vendredi matin, les Russes sont appelés aux urnes, tandis que, ces derniers jours, les assauts terrestres et les frappes de drones et d'obus du côté russe de la frontière avec l'Ukraine se sont multipliés, faisant plusieurs morts et blessés, selon les autorités. Un bombardement ukrainien sur la ville russe de Belgorod, capitale de la région frontalière éponyme, a tué au moins un civil et blessé deux autres, a affirmé le gouverneur local.
"Ces frappes de l'ennemi ne restent et ne resteront pas impunies", a assuré le président russe au cours d'une réunion télévisée de son conseil de sécurité. Evoquant plus spécifiquement les incursions terrestres, il a assuré que, "dans toutes les directions, l'ennemi n'a connu aucun succès, il a été partout repoussé et s'est retiré, ou plutôt a fui avec de lourdes pertes".
Poutine dénonce une tentative "d'intimidation"
Selon lui, de telles attaques en provenance d'Ukraine visant le territoire russe sont ont pour "but de perturber le processus de vote et d'intimider la population, au moins dans les régions limitrophes de l'Ukraine". Vladimir Poutine, qui vante régulièrement "l'unité" de la société russe après plus de deux ans de conflit en Ukraine, malgré les lourdes sanctions occidentales, a ainsi de nouveau fait vibrer cette corde dans son discours.
"Je suis sûr que notre peuple, le peuple russe, réagira avec encore plus d'unité", a-t-il lancé, promettant que la nation ne se laisserait pas "intimider" malgré "des pertes civiles". L'actuel maître du Kremlin, au pouvoir depuis près d'un quart de siècle, doit être réélu dimanche, sans opposition, à l'issue de trois jours de scrutin.
Un ambulancier et secouriste tués parmi les 16 victimes à Odessa
En Ukraine, au moins 16 personnes ont été tuées et près d'une soixantaine blessées ce même jour dans l'une des pires attaques de missiles russes sur Odessa, grande ville portuaire du sud de l'Ukraine déjà visée deux fois ces derniers jours. "Des habitants, un ambulancier et un secouriste", figurent parmi les tués, a indiqué peu avant le gouverneur régional, Oleg Kiper sur Telegram. Au moins huit employés des services d'urgence ont été blessés, selon le procureur.
Selon l'armée ukrainienne, les forces russes ont tiré "des missiles balistiques Iskander depuis la Crimée" (annexée par la Russie en 2014), et il y a eu deux frappes consécutives sur le même site, a précisé le service des situations d'urgence.