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Présidentielle en Russie : Vladimir Poutine assuré d'être réélu malgré l'ombre de la guerre en Ukraine

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Du 15 au 17 mars 2024, les Russes sont appelés aux urnes pour le premier tour de l'élection présidentielle. Sans véritables opposants, Vladimir Poutine est assuré d'entamer son cinquième mandat.

Les dés seraient déjà jetés. Du 15 au 17 mars 2024, l'élection présidentielle russe invitera 114 millions d'électeurs à se rendre aux urnes. Les premiers bureaux de vote ont ouvert le 14 mars dans la soirée dans l'Est de la Russie et se clôtureront le dimanche 17 mars dans l'ouest du pays.

Sans réels opposants pour l'affronter, Vladimir Poutine est assuré de briguer un cinquième mandat de 6 ans à la tête de la Fédération de Russie, le troisième consécutif.

La riposte dans l'urne ?

Ce scrutin intervient dans un contexte particulier, alors que la Russie est entrée en guerre contre l'Ukraine depuis deux ans. Mais la population russe soutient-elle toujours son président depuis le lancement de cet assaut ? Zinaïda, une citoyenne russe expatriée à Paris après avoir fui son pays en raison de la guerre, ne votait plus. Elle a finalement décidé de se rendre aux urnes à l'ambassade.

"Je veux juste foirer le bulletin pour que notre voix ne soit pas comptée pour Poutine", explique-t-elle.

Ainsi, elle respectera le testament laissé par Alexeï Navalny. Avant sa mort suspecte en prison, l'opposant avait appelé les Russes à voter à la même heure dimanche midi contre Vladimir Poutine.

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"Je ressens une telle haine contre Monsieur Poutine que je sens le besoin de faire quelque chose", ajoute Zinaïda.

Une partie de l'opinion résignée

Ces actions seront-elles efficaces pour freiner le dirigeant ? Si d'autres candidats se présentent eux aussi à cette élection, ils sont toutefois partisans du pouvoir en place. Vlaidmir Poutine a donc le champ libre pour reprendre sa place.

Mais, d'après Nicolas Tenzer, spécialiste de la géopolitique et enseignant à Sciences Po Paris, la colère de la population russe n'y changera pas grand chose et "le bourrage des urnes est une pratique totalement courante", affirme-t-il.

Mais une partie de l'opinion, difficile à mesurer, soutient ou ne s'oppose pas au régime. "Ce sont notamment des gens peu cultivés qui regardent uniquement les médias aux mains du pouvoir. Le soutien populaire n'existe que dans des franges limitées de la société et on peut dire la même chose de l'opposition, c'est-à-dire qu'il reste une sorte de marée qui reste en quelque sorte résignée", ajoute le politologue.

D'après l'expert, de nombreux Russes pourraient même se rendre aux urnes à contrecoeur pour ne pas être identifiés comme dissidents ou opposants à la guerre.

Nicolas Traino, Mélanie Hennebique