"Que cet accord dure éternellement": la trêve Israël-Hamas fêtée des deux côtés de la frontière

Israël et le Hamas ont signé un accord de trêve à Gaza mercredi. L'accord entrera en vigueur le dimanche, il prévoit un cessez-le-feu, le retrait des forces israéliennes le long de la frontière ainsi que la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens. Lors de cette première phase de 42 jours, l'aide humanitaire doit aussi augmenter vers l'enclave palestinienne.
L’annonce de cet accord a provoqué des scènes de joies dans les rues de Khan Younès au sud de Gaza.
“Que cet accord dure éternellement si Dieu le veut. Nous avons perdu beaucoup de gens. Nous attendons avec impatience que cette foutue guerre prenne fin”, souffle Nabil Al-Kerdi, une Gazaouie.
De son côté, Abdallah, un habitant, qui a dû fuir le nord de Gaza, s'imagine retourner chez lui. “Nous sommes très heureux de mettre fin à cette crise, cette tristesse, ces morts et ces bombardements. Hâte de retourner à nos vies d’avant”, assure-t-il.
À Tel-Aviv, aussi, on fête cet accord. La première phase prévoit la libération de 33 otages israéliens. “Nous sommes très heureux de cet accord, mais on pense à tous les otages. Pour nous, ce n’est que le début. Nous les voulons tous ici, les morts comme les vivants”, appuie Arnon, un habitant du kibboutz Nahal Oz, près de la bande de Gaza, dont deux habitants sont encore otages.
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Des craintes sur l'état des otages
Mais pour les familles des otages comme Adi dont le fils de 20 ans est retenu par le Hamas, c'est un grand soulagement. “Nous prévoyons la libération de notre fils dès que possible. J’espère que le cauchemar est terminé”, indique-t-il. En attendant, il adresse un message à son fils: “Garde espoir, tu seras bientôt dehors”. Tenir jusqu'à ce qu'il soit en sécurité avec ses proches.
Pour Olivier Jaoui, membre de la famille d'Ofer Kalderon, un des deux otages français toujours détenus par le Hamas, l’espoir renaît.
“On y croira que quand on le verra. On ne sait pas si tous les otages sont vivants. Il semblerait que sur 86 otages, il n’y en ait que 40. Donc qui est mort, qui ne l’est pas? Dans quel état vont-ils rentrer?", indique-t-il.
"Ils ont vécu 14-15 mois entre les mains d’assassins, de criminels. Mais s’ils rentrent, c’est déjà une bonne chose et aussi pour les Gazaouis qui sont eux aussi les victimes du 7 octobre. On peut espérer aussi qu’ils reprendront une vie un peu plus normale”, ajoute-t-il.
Me Patrick Klugman, avocat de la famille de l'otage franco-israélien Ofer Kalderon, lui, reste prudent ce jeudi matin sur RMC.
“La famille, comme tout le monde, retient son souffle. Il y a des espoirs directs et immédiats qu’Ofer Kalderon rejoigne sa famille. Il est censé faire partie de la liste des 33. Tous les espoirs sont permis et par conséquent toutes les craintes aussi”, appuie-t-il.