"Rien à soupçonner": interrogé sur l'origine de ses revenus, Dominique de Villepin s'agace

Un échange assez tendu. Revenu sur le devant de la scène médiatique depuis le début de la guerre à Gaza, Dominique de Villepin était l'invité d'Apolline de Malherbe sur RMC et BFMTV ce jeudi. A cette occasion, il a été interrogé à propos de l'origine de ses revenus. "Je suis conseiller en matière internationale", a répondu l'ancien Premier ministre.
Une question qui a irrité Dominique de Villepin à plusieurs égards. Il a d'abord estimé qu'on pouvait s'interroger à ce titre sur d'éventuelles "pressions" et "directives" subies par les différents médias. "On voit à quel point la domination financière sur les médias et sur le monde de l’art, de la musique pèse lourd", avait-il déjà assuré sur le plateau de "Quotidien" le 23 novembre dernier.
Interrogé dans la même veine sur ses clients, Dominique de Villepin a assuré que "personne" ne le payait. "J'ai une société qui a des activités de conseil et par définition, vous ne donnez pas le nom de vos clients", a-t-il poursuivi.
Un flou entretenu à tel point que la société de conseil de l'ancien ministre des Affaires étrangères, Villepin international, préfère payer une petite amende de 3.000 euros chaque année plutôt que de publier ses comptes comme le révèle "Le Monde".
Des liens financiers avec une riche famille saoudienne
Dominique de Villepin est parfois pointé du doigt pour sa supposée collusion avec des états du golfe persique, Qatar et Arabie saoudite en tête. Des allégations qu'il a toujours réfutées, avant que l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) découvre des prestations de conseil effectuées par l’ancien Premier ministre entre 2008 et 2010 pour une riche famille saoudienne, les Bugshan. Des prestations rémunérées 4,2 millions d’euros.
"J'ai conseillé ce groupe qui est actif dans l'automobile pendant deux ans", a-t-il reconnu face à Apolline de Malherbe, avant de s'en prendre à la journaliste. "Personne n'est dupe. Votre seul but est de gagner du temps d'antenne pour m'empêcher de dire mon message", a lancé Dominique de Villepin. "Comment pouvez-vous dire une chose pareille?", a-t-elle défendu.
"L'activité de ma société est complètement liée à deux sociétés françaises"
Réinterrogé sur l'origine de ses revenus, il a finalement tenu à mettre les choses au clair: "L'activité de ma société est complètement liée à deux sociétés françaises, de conseils, auxquels j'apporte des conseils géopolitiques pour la France et pour l'étranger. Le reste de mes activités sont bénévoles, pour la plupart, dans l'art et la culture".
"Il n'a y rien à soupçonner, rien à sous-entendre et c'est donc très volontiers que je vous donne ces informations", conclut Dominique de Villepin.