Russie: le dilemme de ces Français appelés à quitter le pays
Rester ou partir? La question est de plus en plus vive pour les près de 5.000 Français installés en Russie.
Le ministère des Affaires étrangères a relevé son niveau de vigilance ce jeudi. "Dans le contexte lié à l'invasion de l'Ukraine et l'application des sanctions internationales", le ministère recommande "fortement" "aux ressortissants français, "dont la présence n’est pas essentielle", de quitter le pays.
Et la nouvelle recommandation du ministère bouscule Solenn. Cette jeune professeure de français à Moscou est installée depuis septembre. C'était son rêve, mais il s'effrite. Et elle songe pour la première fois à rentrer.
“D'une demi-heure à l'heure, je prends une décision, puis oui, puis non. On est dans un flou total et c’est assez horrible de ne pas savoir où on sera dans une semaine. C'est difficile de donner cours dans ce contexte-là”, assure-t-elle.
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Une prise de risque?
Des Français sont déjà partis, de crainte que le pays soit de plus en plus isolé. Rentrer est un périple, il faut prendre deux avions via la Turquie ou l'Estonie. Thomas préfère poursuivre ses études en Russie. “Les personnes comme moi qui ont des contrats pour des logements, on ne peut pas partir du jour au lendemain. Il faut prendre pas mal de temps. Je vais quand même rester parce qu’au final, Moscou, c’est assez calme, ce n’est pas là qu’il y a la guerre”, appuie-t-il.
La majorité des Français contactés par RMC refusent de tout abandonner: travail, maison, famille ou leurs entreprises, comme Gilles Rémy, PDG d'une société de conseil.
“Je n’ai pas l’impression de prendre un risque. Je pense que pour les affaires, rentrer en France représenterait un risque beaucoup plus grand. Moi, je le prendrais un peu comme une sorte de désertion”, affirme-t-il.