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Séisme au Maroc: "On se sent abandonnés", la reconstruction au ralenti un an après

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Les dégâts du séisme qui a touché le Maroc il y a un an, en septembre 2023, sont toujours très visibles dans la région du Haut-Atlas, fortement touchée, où la reconstruction prend beaucoup de temps et les aides tardent à arriver.

Un an après le violent séisme qui frappait le Maroc et tuait près de 3.000 personnes, en septembre 2023, la reconstruction prend du temps. Dans la maison d'Asma, de l'eau coule le long du mur fissuré quand il pleut. Cette jeune Marocaine a vécu un mois sous la tente après le séisme, mais à cause du manque de solutions, elle est revenue habiter chez elle avec sa famille. "Ce qui était endommagé, c'était le 1er étage, maintenant on vit au rez-de-chaussée", explique-t-elle.

Trois commissions d'architectes sont passées chez elle, mais les aides ne sont toujours pas arrivées. "On se sent abandonnés", confie Asma, perdue, "parce que ça fait un an qu'on attend des aides du gouvernement". De quoi susciter de la "panique" chez elle car "l'hiver arrive".

Si près de 58.000 rescapés ont perçu la première des quatre tranches de l'aide publique, qui peut aller jusqu'à 140.000 dirhams (environ 13.000 euros), seules 939 familles ont perçu la dernière.

Une reconstruction impossible dans certaines zones

La menace de l'hiver est de plus en plus présente dans l'Atlas, où beaucoup de sinistrés vivent encore sous des tentes. "La reconstruction a démarré. C'est lent parce que ça demande des autorisations, des vérifications. Beaucoup de campements ont été équipés de préfabriqués pour les sanitaires, des écoles", raconte Ludovic Legrand, professeur au lycée français de Marrakech et bénévole au Croissant rouge.

"Il y a du mieux", insiste-t-il, avant de souffler: "Il y a des zones qui n'ont toujours pas été déblayées. C'est vrai que c'est pesant, de voir des villages encore sous les décombres. Un an après, c'est curieux".

Certains terrains, trop dangereux, ne seront pas reconstruits, et les habitants devront se résoudre à les quitter.

Marion Gauthier (avec T.R.C.)