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"Sincères condoléances" de l'UE à l'Iran après la mort du président: "C'est la soumission perpétuelle"

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Les condoléances des dirigeants occidentaux à l'Iran après la mort du président Ebrahim Raïssi dans un crash d'hélicoptère ne passent pas vraiment sur le plateau des "Grandes Gueules".

Le monde entier a réagi à la mort du président iranien Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère. Si les alliées du régime iranien ont adressé des messages d'affliction ouverte, les dirigeants occidentaux ont jonglé entre sobriété et condoléances à l'Iran pour "le boucher de Téhéran", au pouvoir depuis 2021 et réputé pour sa dureté.

"La France présente ses condoléances à la République islamique d'Iran après la mort du président Ebrahim Raïssi", a sobrement assuré le ministère des Affaires étrangères.

Le département d'Etat américain a présenté les "condoléances" des Etats-Unis, et réaffirmé leur "soutien au peuple iranien et à sa lutte pour les droits de l'Homme et les libertés fondamentales". Ebrahim Raïssi "était un homme qui avait beaucoup de sang sur les mains (...), responsable de violations atroces des droits de l'Homme", a assuré un porte-parole de la Maison Blanche, John Kirby.

"On s'en fout, on s'en fout pas" : La France devait-elle présenter ses condoléances à l'Iran ? - 21/05
"On s'en fout, on s'en fout pas" : La France devait-elle présenter ses condoléances à l'Iran ? - 21/05
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"Manque de courage"

À l'opposé de la sobriété française ou des remontrances américaines, le président du Conseil européen Charles Michel a lui présenté les "sincères condoléances" de l'UE. Le conseil de sécurité de l'ONU a même observé une minute de silence pour Ebrahim Raïssi, à la demande du Mozambique.

Des réactions qui ont provoqué l'ire des Grandes Gueules ce mardi. L'enseignante Barbara Lefebvre s'est insurgée contre "le manque de courage des dirigeants européens". "Que l'Europe s'abaisse à ça... Je savais que Charles Michel ne nous représentait pas, mais ça laisse les bras ballants. C'est la soumission perpétuelle", a-t-elle estimé, très remontée: "On est contrits de la mort de cette crapule, ce boucher que personne ne regrette et surtout pas les femmes iraniennes".

"Les us et coutumes de la diplomatie"

"Ce n'était pas le plus grand démocrate du monde, mais ce sont les us et coutumes de la diplomatie", note, sur RMC et RMC Story, l'entrepreneur Mehdi Ghezzar. "La France et l'Union européenne présentent leurs condoléances à l'Etat iranien, c'est malheureusement les us et coutumes", ajoute-t-il.

"C'est le terme 'sincères condoléances' dans le communiqué de Charles Michel qui choque", note Olivier Truchot qui rappelle qu'Ebrahim Raïssi, ancien procureur de Téhéran, faisait partie d'un "comité de la mort" laissant les femmes se faire violer avant d'être pendues "pour les empêcher d'aller au paradis".

Selon des associations de défense des droits de l'homme, Ebrahim Raïssi aurait supervisé l'exécution de centaines de prisonniers politiques en 1988 à Téhéran. Amnesty International estime que 5.000 personnes ont été condamnées à mort par ces "comités de la mort".

G.D.