"Tout le Liban est menacé": à Beyrouth, les Libanais de plus en plus inquiets face aux frappes

Jour de deuil national au Liban, trois jours après la mort d'Hassan Nasrallah. Si certains espéraient une accalmie, après l'élimination du chef emblématique du Hezbollah, leurs espoirs ont été douchés, ce lundi. L'armée israélienne a visé un appartement dans Beyrouth qui accueillait des soutiens du Hezbollah.
C'est la première fois que le centre de la capitale est touché. Tsahal avait visé jusque-là le sud du pays ou la banlieue sud de Beyrouth.
Face à cet immeuble éventré, au milieu des débris et des feuilles de papier volantes, Ammar est assis sur du carton, le regard dans le vague. La zone est bouclée, son appartement inaccessible. "Je suis choqué, dit-il. Tout le Liban est menacé."
"J'ai peur"
Mohammed, et sa famille vivaient juste au-dessus des appartements rasés. “On se disait qu'Israël ne frapperait jamais ici. Toute ma famille nous disait de partir et je leur disais ‘non, les gens fuient le sud pour se réfugier à Beyrouth’. C'était un cauchemar. Après la frappe, nous sommes descendus dans la rue, nous avons vu tous ces gens, les appartements en feu. J'avais une maison, et en une seconde, je n'en ai plus”, confie-t-il.
Puis, le jeune homme s'emporte contre les drones israéliens qui continuent de vrombir au-dessus de lui. “On a le sentiment d'être surveillés et de devoir se méfier de tous”, ajoute Majid. “Bien sûr que j'ai peur! J'ai une famille. Je n'accepte pas que quelqu'un mette des armes et des munitions près d'elle. Si vous voulez stocker des armes, faites-le loin des civils”, dénonce-t-il.
Une colère partagée et des paroles accusatrices contre le Hezbollah, dans ce quartier embarqué à son tour dans la guerre.