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Turquie : pourquoi la jeunesse pourrait faire basculer le scrutin ?

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C'est un électorat à séduire absolument. Les jeunes sont au centre des préoccupations dans le scrutin présidentiel en Turquie, ce dimanche. Plus de cinq millions de primo-votants sont appelés aux urnes et leur vote pourrait faire pencher la balance pour Erdogan, président sortant, ou pour son opposant.

62 millions de Turcs sont appelés aux urnes, ce dimanche. Ils vont devoir voter pour élire leurs députés mais surtout pour choisir l’un des 3 candidats en lice pour le poste de président de la République. Le président sortant Recep Tayyip Erdogan, au pouvoir depuis 20 ans maintenant, veut continuer à gouvernement alors que l’opposition est unie derrière un candidat social-démocrate Kemal Kilicdaroglu.

L’opposition qui dénonce la dérive autoritaire du pouvoir ainsi qu’une économie en grande difficulté. Une opposition surtout qui espère bien rallier les jeunes. Les 5,5 millions de primo-votants, soit près de 10 % du corps électoral, pourraient décider de l’issue du scrutin. Des jeunes –entre 18 et 22 ans– qui n’ont jamais connu aucun autre dirigeant que Recep Tayyip Erdogan et dont beaucoup réclament du changement.

Des jeunes qui n'ont connu que Erdogan

Dans le quartier de Kadiköy, à Istanbul, des militants distribuent des tracts en musique. Edanur, 20 ans, n’en prend même pas. Elle a déjà fait son choix: elle va voter pour le candidat de l’alternance: "depuis que je suis née, c’est la même personne qui est au pouvoir. Donc c’est très simple : je veux un changement."

"Le pouvoir ne doit pas rester éternellement dans les mains du même homme. C’est le moment d’essayer autre chose", estime-t-elle.

Parmi ces militants, on retrouve des soutiens du président turc. Ils agitent des drapeaux devant un stand de l’AKP, son parti. Parmi eux, Ferhat, 18 ans. Il votera pour la première fois aujourd’hui pour les islamistes. "Chez moi, on vote tous pour l’AKP. Toute ma famille est derrière ce parti parce que nous sommes de bons musulmans."

"Le président, je l’aime beaucoup. Je le considère même comme mon père."

Les primo-votants sont un électorat à séduire. "Si nous sommes élus, nous proposerons des crédits pour que les jeunes puissent payer leurs études. On va tout faire pour que les étudiants turcs partis à l’étranger reviennent. Et on va créer des emplois pour offrir à la jeunesse un avenir ici", assure ainsi Aydogan Unver, l’un des représentants de l’opposition à Istanbul. Un récent sondage donnait plus d’un jeune sur deux prêts à voter pour l’opposition contre 30% seulement au président sortant

Nicolas Ropert avec MM