Turquie: "Un déploiement policier énorme" pour stopper le mouvement de contestation

En Turquie, la mobilisation ne faiblit pas en réponse à l'incarcération du maire d'Istanbul Ekrem Imamoglu, suspendu de ses fonctions, qui est un opposant au régime de Recep Tayyip Erdogan.
Pour la cinquième soirée consécutive, des manifestations ont eu lieu à travers le pays, malgré l'interdiction des autorités dimanche soir. Cette vague de contestation à travers le pays est inédite depuis 12 ans.
Ekrem Imamoglu est accusé de "corruption" mais ses partisans dénoncent une arrestation politique. En effet, Ekrem Imamoglu était pressenti pour devenir le candidat de son parti, le CHP, pour la présidentielle en 2028. Il a remporté la primaire qui avait lieu dimanche avec 15 millions de voix.
Cette primaire est devenue un symbole. "Aujourd'hui nous sommes là pour supporter Ekrem İmamoglu. Il a subi un déni de justice, illégale et ses droits ont été bafoués", clame un manifestant.
Une répression violente et digitale
Le maire d'Istanbul avait déjà été empêché de se présenter à la dernière élection présidentielle. Il dénonce "une éxecution sans procès" et appelle la nation à lutter. Il est difficile de savoir quel avenir peut avoir ce mouvement de contestation alors que les autorités déploient d'importants efforts de repression.
"Les gens ont peur aussi en Turquie. Il y a un déploiement policier depuis le premier jour qui est absolument énorme à Istanbul. Il y a des gens qui ont été mis en garde à vue pour des posts sur les réseaux sociaux, donc on est vraiment dans une ambiance qui est destinée à empêcher les gens de se mobiliser", dénonce Dorothé Schmid, responsable du programme Turquie et Moyen-Orient à l'Ifri.
La Turquie bloque de plus en plus l'accès aux réseaux sociaux. Les autorités ont aussi demandé au réseau social X la fermeture de plus de 700 comptes d'opposants.