Ukraine: épargnée par les bombardements, la ville de Lviv vit au rythme de la guerre et des sirènes d'alerte
En une semaine, l’Ukraine a basculé dans la guerre. Si tout le pays n’est pas sous les bombardements russes, le quotidien des habitants a été complètement bouleversé. Comme à l’ouest du pays, à Lviv, la ville refuge.
Sur la porte de son café, Alexandra scotche une feuille avec de nouveaux horaires. “Nous sommes désormais ouverts de 9h à 18h, avant c’était 24h sur 24 et 7 jours sur 7. Mais avec le couvre-feu, à partir de 22h, personne ne peut sortir. Nous avons donc décidé de changer les horaires d’ouverture”, explique-t-elle.
Depuis une semaine, ses journées sont rythmées par les sirènes d’alerte qui retentissent plusieurs fois par jour. Dès qu’elle entend ce bruit, Alexandra et ses clients se protègent comme ils peuvent.
“On se réunit près des toilettes, c’est là qu’il y a le mur le plus épais du café, et on attend que la sirène s’arrête. Dans notre rue, il n’y a pas d’abri anti-bombes, c’est une vieille partie de la ville et il n’y a pas de caves ou se cacher”, indique-t-elle.
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L'essence rationnée
Près de son café, beaucoup de boutiques ont leurs rideaux baissés, tous les commerces non-essentiels sont fermés depuis le début de la guerre et dans les épiceries et supermarchés certains rayons sont vides. Tatina et son petit ami font des réserves comme le recommandent les autorités. “On a fait des provisions, de l’eau, du thé, du café… On a aussi acheté des conserves, des plats préparés et du pain pour tenir plusieurs jours”, énumère ce couple.
Toute la vie quotidienne est perturbée. Dans les stations-services, l’essence est désormais rationnée, c’est 20 litres au maximum par voiture. Les habitants s’adaptent, mais s’inquiètent pour leur avenir. Andrei, 21 ans, est barman, mais depuis 8 jours, l’établissement où il travaille est fermé.
“C’est très difficile pour tout le monde, on ne sait pas ce qui va se passer dans une semaine ou dans un mois et c’est très effrayant. Toute notre vie a changé. J’ai perdu mon travail. Maintenant je passe mes journées sur le canapé à regarder les informations et à espérer que tout va bien se passer”, confie-t-il.
Car tout le monde n’a qu’une hâte ici, que Lviv retrouve ses touristes et son effervescence habituelle.