Ukraine, Israël-Palestine, climat: quel monde nous attend sous Donald Trump?

Quel monde nous attend sous Donald Trump? Le milliardaire s’apprête à reprendre les commandes de la première puissance mondiale. En Occident comme en Orient, les peuples et leurs leaders observent, attendent, spéculent, doutent et parfois espèrent. Donald Trump tiendra bientôt, à nouveau, les cordons de la bourse qui finance des guerres, qui protège des populations et qui en condamne d’autres.
Vu d’Ukraine, pendant toute la campagne, le président élu a enchaîné les critiques contre l'administration Biden. Il a martelé combien l’aide massive en armes et en cash accordée à Kiev était injustifiée à ses yeux. Rappelons-le: sans le soutien des Etats-Unis pour contrer l’offensive de Moscou en Ukraine, jamais le pays n’aurait pu résister au géant russe. Ce soutien, il a peut-être coûté cher à la candidate démocrate Kamala Harris dans les urnes.
Dans une Amérique appauvrie, victime d’une inflation qui l’asphyxie, difficile d’entendre qu’on envoie des dollars par milliards à 10.000 km de là. Ce soutien, Donald Trump pourrait bien le retirer, en partie au moins. C’est la crainte majeure de Kiev. Et l’espoir de Moscou.
Pour forcer un peu le destin, le président ukrainien s’est fendu d’un message dithyrambique à l'attention de Donald Trump. Volodymyr Zelensky est impatient de le féliciter personnellement et salue une victoire "impressionnante". De l’autre côté, Vladimir Poutine n’a pas dit un mot. Mais son administration assure qu’il jugera sur les actes. La porte reste ouverte.
Donald Trump a souvent répété qu’il pourrait "imposer la paix en Ukraine en 24 heures", sans jamais préciser comment. S’il coupe l’aide à Kiev, effectivement, le pays pourrait rapidement tomber. Il ne lui restera plus qu’à négocier un accord, favorable à la Russie, réchauffant ainsi les relations entre Moscou et Washington.
Quelle attitude au Proche-Orient?
Au Proche-Orient, depuis les attaques terroristes du 7 octobre 2023 en Israël, les Etats-Unis n’ont jamais cessé de soutenir militairement l’Etat hébreu dans sa riposte contre le Hamas. Mais les relations entre les deux pays sont très tendues. Le président Joe Biden critique ouvertement la politique trop belliqueuse à son goût de Benjamin Netanyahu.
Alors, pour le Premier ministre israélien, la victoire de Donald Trump est une aubaine, un soulagement. C’est grâce à lui que les Etats-Unis considèrent Jérusalem comme capitale officielle de l’Etat juif depuis 2018. La souveraineté d'Israël sur le plateau annexé du Golan, c’est encore lui. Les voyants sont au vert. Benjamin Netanyahu est rassuré.
Les Palestiniens, beaucoup moins. A Gaza, certains nourrissent un petit espoir. Ils se souviennent des déclarations répétées ces derniers mois de Donald Trump qui dit souhaiter la fin de la guerre. Mais dans les territoires occupés, on ne s’attend à rien, ou plutôt au pire.
Enfin, si on se tourne vers le Liban, un proche conseiller du président élu assure qu‘il "tiendra ses promesses envers les Libanais". Donald Trump serait déjà en train de travailler à un accord de paix régional.
Le climat, grand perdant de l'élection
Le troisième front, et celui-lui concerne la planète tout entière: celui du climat. L’espoir est à peu près nul. Trump, le milliardaire climatosceptique, veut du pétrole, encore du pétrole, toujours plus de pétrole à extraire. Les Etats-Unis sont le premier producteur d’or noir au monde. Limiter les émissions de gaz à effet de serre, ce n’est pas du tout dans ses projets. Il devrait, une nouvelle fois, se retirer des accords de Paris. Signés en 2015, ils visent à limiter l’augmentation de la température mondiale à 2 degrés.
Et ça tombe mal. Mardi prochain, la 29e conférence mondiale pour le climat s’ouvre à Bakou, en Azerbaïdjan. Les Etats-Unis sont le deuxième pays qui émet le plus de gaz à effet de serre, après la Chine. Leur ligne de conduite, et donc celle de Donald Trump désormais, dicte fortement celle de tous les autres. La COP29 risque sérieusement de faire flop.