Venezuela: "Il n'y a pas d'eau, pas de nourriture, j'aime ma patrie mais ce n'est plus possible"
Plus de 30.000 personnes traversent chaque jour le pont Simon Bolivar, principal passage de la frontière entre le Venezuela et la Colombie. Certains vont acheter en Colombie des denrées introuvables chez eux, d’autres décident de fuir la crise.
La foule est dense, le flux constant, les visages marqués. Elzida marche vers la Colombie avec sa fille, son beau-fils et leurs trois enfants, leur vie dans quatre valises. Cette famille du nord du Venezuela fuit la misère.
"Il n’y a pas de lumière, pas d’eau, pas de nourriture, c’est désespérant. J'aime ma patrie, je l’adore mais on ne peut plus. On ne peut pas donner une bonne éducation aux enfants. Même pour manger, c’est de la nourriture pour animaux qu’on leur donne. Ca fait dix-huit ans que c’est comme ça et ce n'est plus possible", déplore Elzida.
"On espère que l'aide humanitaire va passer"
Son caddie à la main, Guillermo, la soixantaine, se rend chaque jour en Colombie pour faire ses courses. Il attend depuis plusieurs jours l’aide humanitaire: "Je ne pense pas qu’ils laissent passer l’aide. Eux, ils s’en moquent du peuple, de ceux qui meurent de faim ou qui mangent dans les poubelles".
Impatience et inquiétude pour Omar Lares. Pour cet homme politique vénézuélien en exil, la situation est intenable: "L’aide humanitaire a ouvert une porte d’espoir. On espère qu’elle va passer dans les prochains jours, ça permettrait d’apaiser un peu la situation".
Après avoir franchi la frontière, chaque jour près de 3.000 Vénézuéliens continuent leur voyage et quittent définitivement leur pays.