Vincent Bolloré face à la justice après une plainte d'agriculteurs cambodgiens
Ils sont venus du Cambodge jusqu'en France pour se défendre face au groupe Bolloré. Des paysans cambodgiens de la communauté Bunong de l'Est du pays, qui avaient saisi la justice française il y a 4 ans, accusent le groupe de l’homme d’affaires français et sa filiale la Compagnie du Cambodge, d’avoir spolié leurs terres.
Phoul Klang est venu à Paris avec 8 autres paysans pour tenter de récupérer leurs terres, dans la forêt sacrée de Bursa remplacé "illégalement", disent-ils par des plantations de caoutchouc il y a 12 ans.
"Je suis en colère parce qu’on n’a plus nos propres terres. On a été obligé de vendre nos animaux. On ne peut plus cultiver assez de riz alors il faut en acheter, et on ne peut plus boire l’eau du fleuve. La forêt nous manque, c’était notre vie", assure-t-il en pleurs au micro de RMC.
"C'est le pot de terre contre le pot de fer"
Les paysans estiment le géant de l’industrie responsable de leur expropriation en 2007. Leur avocat Fiodor Rilov entend le prouver, en demandant ce mardi devant le tribunal de Nanterre que le groupe français communique des documents internes : "C’est le pot de terre contre le pot de fer. Ce sont les premiers dans l’histoire de la justice française à avoir eu l’audace de saisir un tribunal français pour dénoncer ce qui leur arrive à des milliers de kilomètres de Paris", assure leur conseil qui salue leur courage.
Selon le groupe français, Bolloré n’a rien à voir avec ce litige entre ressortissants cambodgiens, alors que c’est une société cambodgienne, détenue à 39% par le groupe français, qui exploite la plantation d’hévéas cultivés pour le caoutchouc.