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"C'est un déchirement": le désespoir des agriculteurs, obligés de jeter leurs récoltes après l'incendie à Rouen

Didier Guillaume a promis une indemnisation totale aux agriculteurs touchés par l’incendie. Les éleveurs sont inquiets, car depuis jeudi, ils ne peuvent plus récolter les denrées alimentaires d’origine animale.

Dans une centaine de communes, la récolte des cultures et des denrées alimentaires d'origine animale est interdite en raison des retombées de suie occasionnées par le nuage.

Le lait, le miel et les œufs d'élevage en plein air pondus depuis jeudi sont visés "jusqu'à l'obtention de garanties sanitaires sur les productions", selon des arrêtés préfectoraux. Les éleveurs espèrent avoir des analyses plus poussées avant la fin de la semaine.

"Nous avons jeté 12.000 litres de lait, ce qui représente à peu près 4.500 euros"

Ce lundi, lors d'une visite chez des éleveurs laitiers près de Rouen, Didier Guillaume a promis l'indemnisation totale aux agriculteurs dont la production a été affectée par les retombées de suie.

Depuis dimanche dernier, Denis Van Den Bosshe ne peux plus vendre son lait. Il est obligé de le jeter, par mesure de précaution: "Nous avons jeté 12.000 litres de lait, ce qui représente à peu près 4.500 euros de lait jeté".

Un immense gâchis et un geste difficile pour cet éleveur: "De toute façon, on ne peut pas s’arrêter de traire. Là on a l’impression de travailler pour rien. C’est un déchirement quand on ouvre la vanne, un petit pincement et un peu d’injustice".

"On espère qu’après ça, ce sera terminé et qu’on ne parle plus de cette histoire"

Le ministre de l'Agriculture a annoncé une indemnisation totale, des avances pour les éleveurs. Denis Van Den Bosshe est satisfait: "Si on a ça dans les 20 jours, ça ne nous embêtera pas d’un point de vue trésorerie".

Mais ce n’est qu’un premier point car l’éleveur attend maintenant les analyses avec fébrilité: "Ce qui nous intéresse c’est de livrer à nouveau. A partir de ce mardi, je vais commencer à re-stocker mon lait, en espérant que jeudi il soit bon. On espère bien qu’après ça, ce sera terminé et qu’on ne parle plus de cette histoire".

Cet éleveur aimerait qu'un état de catastrophe naturelle soit déclaré pour accélérer encore le processus d'indemnisation.

Bettina de Guglielmo et Rémi Ink (avec Caroline Petit)