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"Je lui ai donné les coups": Nordahl Lelandais assure ne pas avoir voulu tuer Maëlys, mais reconnaît l'avoir frappée

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Au dixième jour du procès de Nordahl Lelandais, l'accusé a avoué avoir frappé la fillette sans vouloir lui donner la mort, ni avoir eu l'intention de l'agresser sexuellement.

Nordahl Lelandais a donné sa version des faits et a reconnu avoir frappé la petite Maëlys ce vendredi lors de son procès. Il a expliqué lui avoir porté des "coups volontaires", mais sans intention de lui donner la mort, ni de l'agresser sexuellement.

"Les coups étaient volontaires, ce n'était pas un accident. Mais je n'avais aucune intention de lui donner la mort", a-t-il dit en pleurant lors de son interrogatoire. "On aimerait que je dise que c'est un crime sexuel mais pas du tout", a-t-il ajouté.

Les chiens de Lelandais 

Pendant la soirée de mariage, Nordahl Lelandais explique qu’en passant à côté de lui, Maëlys a vu son fond d’écran de téléphone avec ses chiens et que la discussion s’est engagée entre eux sur ce thème. L'accusé avoue notamment avoir pris de la cocaïne dans la soirée. S'apprêtant à aller rechercher de la cocaïne chez lui, il rentre dans sa voiture: "Maelys vient et me demande si je vais chercher mes chiens. Je lui dis que je vais chez moi et qu’ils seront là. "

Lelandais la fait monter dans la voiture : "C’est fou. Je ne connais pas cette petite. Je n’ai jamais eu aucune mauvaise intention. J’allais chercher de la cocaïne chez moi pas loin, ça lui faisait plaisir, je comptais la laisser avec mes chiens le temps de prendre la cocaïne. Je n’avais aucune intention."

Le déroulé tragique du trajet en voiture.

Une fois montée dans la voiture, selon les dires de Nordahl Lelandais, Maëlys et lui discutent "de chiens, de voitures… et un moment, grand silence."

"Sur le trajet, ça ne se passe pas du tout comme ça aurait dû, raconte l'accusé. Elle commence à chouiner, pardon du terme. À hoqueter. J’ai tourné la tête. En avril 2017, j’avais déjà tué un homme et je l’avais en tête constamment. J’ai eu peur. Et je lui ai donné les coups. C’était volontaire. Mais je n’avais aucune intention de lui donner la mort. Je ne sais pas ce qui s’est passé. Mais c’est moi. Bien sûr que c’est moi qui l’ait fait. J’ai roule jusqu’à chez moi et j’ai vu qu’elle bougeait plus du tout. J’ai pris son pouls, il y en avait pas. J’ai enclenché la première et j’ai roulé."

La dissimulation du corps

Après avoir tué Maëlys, Nordahl Lelandais explique comment il s'est d'abord débarrassé du corps: "J’ai roulé jusqu’à l’endroit où j’ai déposé cette malheureuse enfant. Je savais même pas où la déposer. Arrivé à un chemin de fer, lâchement, je l’ai sortie de la voiture et je l’ai déposée. Je suis reparti, puis je suis retourné sur le chemin de fer. Elle était toujours là, inerte" dit-il, en affichant quelques larmes.

Il a ensuite souhaité "lâchement", "cacher" son crime: "je l’ai mise dans mon coffre et je suis parti. J’ai roulé vers un endroit où j’étais jamais allé, assez caché. J’ai ouvert le coffre, je l’ai sortie. Je suis descendu dans un petit chemin qui mène dans une forêt et je l’ai abandonnée à cet endroit", raconte Nordahl Lelandais.

Pas de motif sexuel

Renouvelant ses excuses à la famille, l'accusé a assuré qu'il n'y avait pas de motif sexuel derrière ce crime:

"Je sais très bien la famille et vous les juges vous attendez des réponses, c'est ce qui s'est passé, c'est la vérité. Je sais qu'on aimerait que je dise 'c'est un crime sexuel qui s'est passé avant', pas du tout, je n'avais aucune intention malsaine."

Les parties civiles ne croient pas en cette version et sont persuadées qu'il y a un mobile sexuel derrière ce crime.

Les doutes de la présidente et le mensonge de Lelandais

Après cette longue explication, la présidente du tribunal a remis en doute la version de l'accusé: "c’est cette propension à raconter des histoires, à donner des détails très précis qui étonne."

"J’ai menti tout le long, pour pas avouer mon crime, a rétorqué Nordahl Lelandais. On peut reprendre tous les points, j’ai menti. Mais aujourd'hui, je suis là et je dis la vérité. Je sais que quoique je dise je ne serai pas cru. Je le comprends."

Ambre Lepoivre avec JA et MM