Procès de Nordahl Lelandais: la tache de sang qui a fait basculer l'enquête
Un expert de la gendarmerie est revenu ce jeudi, lors du 9e jour du procès de Nordahl Lelandais, sur la découverte d'une "minuscule" tache de sang de Maëlys De Araujo dans le coffre de sa voiture, qui avait fait basculer l'enquête.
Accusé du meurtre de la fillette, disparue en août 2017 lors d'une fête de mariage à Pont-de-Beauvoisin en Isère, l'ancien militaire de 38 ans est jugé depuis le 31 janvier devant la cour d'assises de l'Isère.
L'analyse de sa voiture, rapidement saisie après les faits, s'est faite en plusieurs temps, a expliqué devant la cour l'expert en biologie-génétique chargé de cette partie de l'enquête.
La première phase, "très rapide", visait à parer "au plus pressé pour avoir des résultats en 24 heures", alors que le suspect nie en bloc et que les enquêteurs ont encore l'espoir de retrouver l'enfant vivante.
La voiture, nettoyée avec un soin extrême par Nordahl Lelandais à une station de lavage, "est étonnamment propre", note le gendarme. L'examen permettra néanmoins de trouver une trace d'un mélange des profils génétiques de Maëlys et de Nordahl Lelandais sur un bouton d'allumage des feux.
La deuxième phase, plus poussée, ne donne rien de décisif: "On est un peu bloqué", relève le gendarme. C'est finalement le visionnage des images de vidéosurveillance de la station de lavage qui conduit la juge d'instruction à requérir un examen plus poussé des zones nettoyées avec un zèle tout particulier par Nordahl Lelandais: le coffre et la portière avant passager. "On se renseigne alors sur comment démonter proprement une Audi pour ne pas endommager" d'éventuelles preuves, relate le gendarme.
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Une découverte qui pousse Lelandais à avouer le meurtre
La goutte de sang, "minuscule", est retrouvée sous un tapis dans la zone arrière gauche du coffre. Elle comprend juste assez de matière pour établir qu'il s'agit bien de sang et que c'est bien celui de la victime, détaille l'expert. Cette découverte avait contraint Nordahl Lelandais à avouer le meurtre et à mener les enquêteurs jusqu'au corps déposé dans une zone montagneuse.
"On aurait donc très bien pu passer à côté, cela tenait à presque rien ?", l'interroge la présidente Valérie Blain. L'expert confirme et se félicite que la juge d'instruction ait bien "réparti l'information technique" entre les enquêteurs, permettant de mieux cibler les recherches: un rôle de "chef d'orchestre", résume-t-il.
L'examen des vêtements que portaient Maëlys, restés exposés de longs mois dans la nature, et Nordahl Lelandais, qui ont été lavés à la machine après les faits, n'avaient en revanche rien donné, indique encore l'expert.