JO 2024 à Paris: "Les premières nuisances, les premiers scandales vont arriver très vite"

- - AFP
Frédéric Viale, membre du collectif Non aux JO 2024 à Paris.
"On ne se sent pas à contre-courant, parce que l'opinion n'est en réalité pas du tout acquise aux Jeux Olympiques. Ça, c'est ce qu'a voulu faire croire la mairie de Paris, qui a dépensé beaucoup d'argent en communication. Il y a plutôt, je pense, une certaine indifférence de la population qui attend de voir.
On pourrait croire qu'une fois que les jeux sont attribués à Paris on pourrait croire, si j'ose dire, que les jeux sont faits: mais, non, c'est à partir de ce 13 septembre que la mobilisation démarre. De toute façon on aura beaucoup de travail, car il y aura forcément des dépassements de budget, et tout est réuni pour qu'il y ait des scandales financiers et des conflits d'intérêts. Des scandales que nous dénoncerons.
"Les jeux ne sont pas faits"
On attend assez tranquillement qu'arrivent les premières nuisances, les premiers scandales et les premières destructions. On a d'ailleurs choisi de manifester ce mercredi au parc de Bercy, parce que c'est le premier site qui va être saccagé (une deuxième arena va être construite près de l'actuelle AccorHôtels Arena).
Quand ces nuisances vont commencer à être visibles, les choses seront moins à la fête qu'aujourd'hui. Très vite, les populations vont comprendre qu'au final, ce sont elles qui vont payer, et que les jeux à Paris seront comme les précédents: lourdement déficitaires. Ce seront les contribuables – pas seulement parisiens et franciliens mais aussi provinciaux – qui vont devoir payer par une augmentation de leurs impôts.
"Les populations vont vite déchanter"
Quant aux populations de Seine-Saint-Denis qui se réjouissent de l'arrivée des JO dans leur département, ils vont vite déchanter quand ils vont devoir quitter leur habitation à cause de la pression foncière que les Jeux vont créer. Ce sera pareil à Paris, où les prix atteignent déjà des sommets. Immanquablement les impôts locaux vont augmenter. Tout cela va créer un effet d'éviction des gens qui ne pourront plus se loger sur place. C'est ce qu'on appelle le phénomène de gentrification.
On va nous traiter de rabat-joie? Vous savez, on commence toujours par dire des gens qu'ils sont des Cassandre ou des rabat-joie, et puis quand les problèmes arrivent on dit qu'ils avaient raison. C'est normal. On commence toujours par dire des gens qui disent des vérités dérangeantes que ce sont des emmerdeurs, et quand on s'aperçoit qu'ils ont eu raison, le ton change. On attend tranquillement ce moment-là."