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"La Bretagne a un cancer qui s'appelle l'algue verte": de nombreuses plages bretonnes touchées par ce fléau

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En Bretagne, de nombreuses plages sont envahies par les algues vertes et ferment donc pour des raisons sanitaires.

Des algues vertes à la place du sable chaud. De nombreuses plages idylliques en Bretagne sont désormais interdites aux visiteurs pour des raisons sanitaires puisque l’algue en putréfaction dégage notamment un gaz toxique. 

Sur toute la plage, une large étendue jaune a pris place. Il ne s’agit pas de sable mais d’algues vertes séchées. En dessous, se trouvent d’autres algues en décomposition et donc toxiques. Louane, 4 ans aura beau faire les yeux doux à sa mère, elle n'aura "pas le droit de faire des châteaux parce qu'il y a des algues".

"Qu'est-ce que je vais rester là toute seule?"

Même déception pour Annick. Depuis 1953, c’est la première fois qu’elle ne dormira pas dans sa cabine. Les autres cabines sont trop près de la plage et interdites d’accès: "Qu'est-ce que je vais rester là toute seule? Il n'y a personne de tous mes amis des cabines à cause des algues vertes".

Dès le mois d’avril les algues vertes ont commencé à s’échouer dans la baie. C'est deux mois plus tôt que prévu. Sandrine vient d’arriver pour 15 jours de vacances: "L'année dernière, on avait encore un bout de plage. Là, on n'a plus du tout de plage. Ca ne sent pas très bon. On s'enfonce de 15/30 cm dans les pieds. C"est dégoûtant". 

Une pétition lancée

Le printemps chaud et le mois de juin pluvieux ont été propices à la prolifération des algues vertes. Mais la météo n’est pas le seul facteur d'après André Ollivro, le co-président de l'association Halte aux marées vertes: "On a des engrais qui arrivent ici et ça va nourrir les algues vertes parce qu'il y a trop de nitrates et de phosphates. Les décisionnaires ne veulent pas reconnaître que la Bretagne a un cancer qui s'appelle l'algue verte".

L’association a lancé une pétition et demande des mesures de prévention obligatoires et non au bon vouloir des agriculteurs. Dans la baie de Saint-Brieuc, dans les Côtes-d'Armor, plus de 8.000 tonnes ont été ramassées en moins de 3 mois. L’an passé la même quantité avait été récoltée sur toute l’année.

Margaux Bédé avec Julien Vattaire