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Lutte contre Daesh: le départ "plein d'émotion" du Charles-de-Gaulle

Le porte-avions Charles-de-Gaulle, quittant la rade Toulon mercredi 18 novembre.

Le porte-avions Charles-de-Gaulle, quittant la rade Toulon mercredi 18 novembre. - AC. Poujoulat - AFP

Le même jour que l'assaut des forces de police contre l'appartement dans lequel s'était réfugié à Saint-Denis Abdelhamid Abaaoud, le porte-avions Charles de Gaulle quittait mercredi la rade de Toulon pour soutenir la lutte contre Daesh en Syrie et en Irak.

Si la France mène des opérations anti-terroristes sur son sol, elle participe également à l'action internationale contre Daesh en Syrie et en Irak. Pendant que la police menait l'assaut contre l'appartement dans lequel s'était réfugié notamment Abdelhamid Abaaoud à Saint-Denis, le porte-avions Charles de Gaulle appareillait mercredi de la rade de Toulon pour rejoindre les eaux orientales de la Méditerranée, au large de la Syrie ou du Liban.

Le seul porte-avion nucléaire de la marine nationale va pouvoir tripler les rotations aériennes pour frapper le groupe État islamique en Irak et en Syrie. À bord environ 2.600 soldats, 26 chasseurs - 18 Rafale et huit Super-Etendard -, 5 hélicoptères et 2 avions pisteurs. Ils viennent épauler les 12 Rafales et Mirages déjà présents dans des bases militaires en Jordanie et aux Émirats Arabes-Unis.

"C'est triste, mais c'est pour la bonne cause"

Un départ plein d'émotions pour les familles des marins. C'est avec les yeux rouges et le cœur gros que Caroline a dit au revoir à son marin de mari. "C'est la première fois qu'il embarque sur le Charles de Gaulle. C'est triste, mais c'est pour la bonne cause", se console-t-elle.

A quelques mètres de Caroline, c'est en pleurs, sa jeune fille dans les bras, qu'Émilie voit s'éloigner le porte-avions sur lequel son mari a embarqué. Elle essaie d'être forte et altruiste dans ce moment douloureux. "Ce n'est pas facile pour nous mais ce n'est pas facile pour eux non plus, qui nous laissent ici sur terre. Et eux, embarqués, ils sont seuls".

"On est de tout cœur avec eux"

Karine, elle, gère le stress et l'émotion avec une étonnante sérénité. L'homme de sa vie s'en va, elle va se retrouver seule avec ses deux enfants, mais c'est avec aplomb qu'elle déclare : "c'est normal, c'est leur mission". "C'est important à l'heure actuelle. Et puis il ne faut pas penser qu'à nous, il y a aussi tout le monde, toute la nation, même plus. Il ne faut pas être nombriliste".

Outre les familles de marins, de nombreux anonymes se sont mêlés à la foule pour saluer nos soldats, comme Marie-Paule Jean. "On est de tout cœur avec eux et on croise les doigts pour qu'il ne leur arrive rien. On tient à eux et on les remercie. C'est très émouvant, je crois que tout le monde est très ému".

Philippe Gril avec Stéphane Burgatt