Main-Forte, l'entreprise qui n'embauche que des chômeurs peu ou pas qualifiés

Main-Forte est une société de logistique et transport un peu particulière (illustration) - AFP
La baisse du mois de juillet n'aura pas duré. Pôle Emploi a enregistré une hausse de 0,6% des inscrits en catégorie A entre le mois de juillet et le mois d'août (+ 20.000 inscrits). Au total, le nombre de demandeurs d'emploi de catégorie A s'établit à 3.571.600 personnes, un nouveau record historique. Pourtant il existe des secteurs qui embauchent et des entreprises qui en ont la volonté. C'est le cas par exemple de Main-Forte, une entreprise de transport et logistique qui a la particularité de n'embaucher que des chômeurs, peu ou pas qualifiés. Plus précisément, cette PME, installée aux alentours de Lille, forme actuellement 54 personnes à devenir chauffeur-routier et ensuite retrouver un emploi.
Et cela marche ! La preuve depuis son ouverture, il y a 20 ans, 70% des demandeurs d’emploi qui sont passés par cette société ont aujourd’hui un contrat (CDD ou CDI) dans d’autres entreprises de transport. Parmi eux, Mickaël, 28 ans, accompagné depuis deux ans par les équipes de Main-Forte. Une aide providentielle pour celui qui ne vivait à l’époque que de petites missions d’intérim : "C'était dur de trouver un travail. Je multipliais les missions d'un ou deux mois mais ça m'est aussi arrivé de travailler seulement une heure. Alors plutôt être chez Main-Forte, c'est mieux. A la fin du mois, on a un salaire fixe".
"Il y a une finalité sociale très claire"
Mickaël gagne en effet environ 1.300 euros par mois tout en étant formé au métier de chauffeur poids-lourds. "J'ai commencé avec des petits camions de déménagement, histoire de connaître la route, explique pour sa part Dimitri, lui aussi en formation. Ensuite, la confiance se gagne et ça fait maintenant un an que je suis chauffeur-porteur. Et ce jusqu'à la fin de mon contrat". Car son contrat d’insertion terminé, Dimitri devra trouver un employeur classique.
Mais si Main-Forte est bel et bien une structure d’insertion pour chômeurs, pour autant il ne s’agit pas d’une association mais bien d’une entreprise. "On est une entreprise donc on a une nécessité de rentabilité économique. En même temps, il y a une finalité sociale très claire. C'est un équilibre subtil à avoir tous les jours", assure Camille Haeckel, responsable du développement. Un système gagnant-gagnant qui fonctionne très bien puisque le chiffre d’affaires a atteint l’an dernier trois millions d’euros et 800 personnes ont été formées depuis 1995.