Maltraitance dans une maison de retraite: "Il y a suffisamment de personnel"
Laurence Rossignol n'a pas mâché ses mots ce lundi sur RMC à propos des trois adolescentes qui ont maltraité des pensionnaires d'une maison de retraite de Seine-et-Marne et diffusé sur les réseaux sociaux les vidéos de leurs maltraitances: "Indigne, irresponsable, imprévoyant, ce sont tous les mots qui conviennent". "C'est tout à fait incongru de la part de jeunes filles qui s'apprêtaient à travailler auprès de personnes vulnérables", ajoute la secrétaire d'État chargée de la famille, de l’enfance, des personnes âgées et de l'autonomie.
"Plusieurs sanctions seront prises, assure-t-elle : elles ne seront plus en contact avec des personnes âgées, elles passeront devant le juge et l'enquête dira s'il y a eu défaillance de la part de l'établissement". "Pour l'instant, et sans rien préjuger, cet établissement à l'habitude d'accueillir des jeunes stagiaires", note toutefois Laurence Rossignol.
"On ne peut pas dire qu'il y a un manque de personnel"
Alors qu'une ancienne stagiaire de cet établissement (le "château Louge", à Annet-sur-Marne), raconte sur RMC avoir du assumer la charge de travail d'un professionnel confirmé et avoir été souvent "seule pour s'occuper de trois ou quatre personnes âgées", Laurence Rossignol explique qu'on lui a assuré que tous les stagiaires de cet établissement ont "une tutrice" et que "tous les actes sont encadrés". Elle rappelle toutefois qu'un Ephad est "un lieu de vie avec du passage" , et que les vidéos tournées par les fautives sont extrêmement courtes.
Selon la secrétaire d'État, le personnel serait également en nombre suffisant dans l'établissement. "Le nombre de personnel est absolument dans les normes des Ephad, donc on ne peut pas dire qu'il y a un manque de personnel. De même qu'à cette heure, on ne peut pas dire qu'on leur a confié des tâches à faire à la place du personnel".
"Ce qui m'a été dit, c'est que toutes les tâches effectuées par un stagiaire sont faites avec un encadrant et qu'elles ne sont jamais seules pour effectuer des tâches".
"Les parents n'ont pas voulu trouver d'excuses à leurs filles"
Les trois adolescentes de 16 et 17 ans, élèves du lycée professionnel Jean Moulin de Torcy, se destinaient à devenir auxiliaires de vie. Après 48h de garde à vue, elles ont été mises en examen pour violence en réunion avec préméditation et diffusion sur internet de scènes de violences et atteintes à la vie privée.
"Les responsables de l'Ephad m'ont dit que les familles des trois adolescentes ont été très coopératives, qu'elles étaient surprises mais qu'elles n'ont en aucun cas voulu trouver des excuses à leurs filles, confie Laurence Rossignol. Elles ont accompagné les policiers de façon à ce que ces jeunes filles prennent conscience de leurs actes et soient punies comme elles le méritent".