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Manifestation des soignants à Paris: que sait-on de ces casseurs à l'origine de ces débordements?

Mardi, la fin de la manifestation parisienne a été émaillée par des affrontements entre les forces de l'ordre et plusieurs centaines de manifestants.

Ces incidents, qui ont éclaté après deux heures de manifestation "bon enfant", écoeurent ces quelques 18.000 soignants à Paris.

Attendue de longue date, le 16 juin devait être une journée d'action massive, partout en France, pour défendre l'hôpital public et réclamer plus de moyens et une revalorisation de leur salaires, après la crise du coronavirus. Pourtant, à Paris, au moment où le cortège rejoint l'esplanade des Invalides, des incidents éclatent: des casseurs font leur apparition. 

Vers 15h, un "pré-cortège agressif envers les forces de l'ordre", selon les termes de la Préfecture de police de Paris, se forme près de l'esplanade des Invalides. Durant plusieurs heures, 200 à 300 personnes font face aux forces de l'ordre.

Des casseurs tous en noirs, mais également des "gilets jaunes" et des militants d'ultra gauche, selon des sources policières. Ils jettent des projectiles sur les forces de l'ordre, caillassent un bus et retournent une voiture siglée "handicapé". La police réplique alors avec des tirs de gaz lacrymogènes pour disperser la foule, mais la situation se tend rapidement.

On a aussi vu, et les réseaux sociaux ont repris ces images, quelques rares soignants jeter des projectiles avant d'être interpellés. Mais d'après Jean-François Amadieu sociologue, spécialiste des mouvements sociaux, cette violence et lié au contexte du déconfinement et va bien au-delà de la colère des soignants:

"On s'attendait depuis longtemps à une reprise de manifestations agitées avec un retour de "black blocks", de membres de l'ultra-gauche ou de 'gilets jaunes' radicalisés. Le fait qu'il n'y ait plus eu de manifestations pendant plusieurs mois fait que là, l'occasion s'est présentée. Il semble bien qu'il se créé une convergence qui pourrait prendre plus d'ampleur dirigée face aux forces de l'ordre. C'est un élément nouveau par rapport à ce que l'on a connu depuis deux ans" analyse-t-il. 

A noter, enfin, que des dégradations ont aussi eu lieu à Nantes: des tirs de mortiers ont été observés à la préfecture, menés par l'ultra-gauche selon une source policière. Des membres de la mouvance présents également dans les rassemblements de Caen et de Lyon.

Gwladys Laffitte avec Xavier Allain