Manifestations contre la Loi Travail: "Si on cède, c'est leur donner raison dans la répression que l'on subit"
Journée tendue et violente ce jeudi à Paris et en province pour la quatrième journée de mobilisation contre la loi Travail. Comme lors des précédentes journées, des échauffourées ont éclaté dans la capitale, à Nantes, Lyon ou encore Rennes, en marge des défilés. Dans cette dernière, alors que 4.000 personnes manifestaient, un jeune de 20 ans a été gravement blessé à l'œil par un tir de projectile. Le coup a été violent selon Hugo Poidevin, membre de l'équipe médicale des manifestants et qui a donné les premiers soins au blessé.
"On stoppe l'hémorragie avec des compresses et pendant plusieurs minutes on tente de le maintenir éveillé en lui posant des questions, raconte-t-il à RMC. Il s'est battu pour ne pas sombrer dans l'inconscience. Et ces premières questions étaient de savoir s'il allait garder son œil". Alors que le président de l'Unef William Martinet a condamné les casseurs mais également dénoncé un "usage disproportionné de la force par la police" et "exigé" notamment l'arrêt de l'utilisation des flash-ball, Hugo Poidevin estime, lui aussi, que la charge des forces de l'ordre a été trop violente.
"C'est absolument atroce"
"Une charge, qu'on avait encore rament vu, a poussé à part une centaine de manifestants en les tenant et les matraquant, assure-t-il. A ce moment-là, les tirs de flash-ball commencent à fuser. C'est la terreur… Cela fait des semaines que l'on sait qu'un accident comme celui-là va arriver et voilà c'est arrivé. Et c'est absolument atroce". Depuis le début de la mobilisation, Eléonore, étudiante, est de toutes les manifestations. Et même si elle a eu très peur ce jeudi, elle assure qu'elle n'hésitera pas à descendre à nouveau dans la rue.
"Forcément cela jette un bon froid, admet-elle. Même si je n'irai pas me mettre devant les CRS, en première ligne, j'y retournerai c'est sûr. Car si on cède là, c'est leur donner raison dans la répression que l'on subit". De son côté, le syndicat de policiers SGP-FO affirme que les projectiles ne venaient pas des forces de l'ordres mais d'un groupe de casseurs. Six policiers ont par ailleurs été légèrement blessés dans ces affrontements.