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Marché de la mode islamique: "Si on a envie de cacher nos formes, en quoi ça dérange la ministre"

Samira, infirmière dans les Yvelines et adepte de la mode islamique, a répondu ce mercredi chez Jean-Jacques Bourdin à la ministre des Droits des femmes, Laurence Rossignol, qui avait qualifié d'irresponsables les grandes marques comme Uniqlo ou Dolce et Gabbana qui se lançaient sur ce marché.

Elle n'est "pas du tout d'accord avec la ministre" et a tenu à le faire savoir en appelant Jean-Jacques Bourdin au 3216, ce mercredi sur RMC. Samira, infirmière dans les Yvelines n'a pas compris que Laurence Rossignol, ministre des Droits des femmes, qualifie "d'irresponsables" les grandes marques internationales qui se lancent dans la mode islamique. Pour la ministre, ces marques (H&M, Uniqlo, Marks and Spencer, Dolce et Gabbana…) "font la promotion de cet enfermement du corps des femmes" à travers leurs produits, burkinis (maillot de bain couvrant tout le corps), jupes longues, hijab, voiles…

"Le droit de s'habiller comme on veut"

"Nous sommes dans un pays libre et on a le droit de s'habiller comme on veut", rappelle Samira, profondément agacée par la prise de position de la ministre, qu'elle voit comme une nouvelle attaque contre la communauté musulmane.

"Encore une fois, les projecteurs sont braqués sur la communauté musulmane. Qu'on parle des vrais problèmes de ce pays, comme le chômage qui ne cesse d'augmenter. Quel est le crime qu'on a commis, je ne comprends pas ? Une nouvelle fois, il n'y a que sur les musulmans qu'il faut taper". Elle ose une comparaison : "Aujourd'hui il y a des gothiques qui s'habillent comme elles veulent".

"Personne ne nous force (à porter le voile)"

"Si on a envie de cacher nos formes, en quoi ça la dérange la ministre ?", interroge Samira. La jeune femme exhorte plutôt la ministre des Droits des Femmes à "s'occuper de la prostitution". "Aujourd'hui en France, on est libre de vendre son corps, mais par contre, si on a juste envie de cacher ses formes, pouvoir aller à la plage en burkini, là c'est un problème et il faut poser son veto. En quoi ça la gêne ?".

La jeune femme assure n'être "sous la pression d'aucun groupe salafiste". "Il n'y a aucune personne qui nous force (à porter le voile). On nous dit ça tout le temps. Si j'ai envie de le mettre je le mettrais. Quel est le crime qu'on a commis ? Je ne comprends pas".

P. G. avec JJ. Bourdin