Marseille: trois ans après l'effondrement d'un immeuble, la galère des habitants de la rue d'Aubagne

Rue d’Aubagne à Marseille Djamel a écrit sa colère sur des draps qui pendent à ses fenêtres. Bientôt il va être exproprié de son immeuble en péril: "On veut nous exproprier à un prix vraiment dérisoire, je veux me défendre et ça dure depuis trois ans, je suis fatigué, je suis à bout". Car 3 ans jour pour jour après les effondrements de deux immeubles de la rue qui ont fait 8 morts, peu de commerces ont rouverts et plusieurs propriétaires sont même en conflit avec l’Etablissement public foncier qui souhaitent les exproprier de leur demeure.
Rue d’Aubagne, il y a aussi la tristesse de Nicolas, musicien qui vit dans le quartier depuis 5 ans: "Avant ça bougeait il y avait toujours de l'ambiance et de l'animation. Et aujourd'hui, ça a perdu de sa magie.
"Rien n'est encore opérationnel"
Ces ressentiments, Emmanuel Patris du Collectif du 5-novembre les attribue clairement au manque de volonté des pouvoirs publics: "On a l'impression que l'on a perdu trois ans et que peu de choses sont mises en place sur le plan opérationnel. On a eu des annonces un mois après les effondrements de la part de la métropole qui a annoncé un projet partenaire d'aménagement avec 600 millions d'euros mais aujourd'hui, rien n'est encore opérationnel", déplore-t-il.
Du côté de la mairie de Marseille, on se veut plus optimiste. Même si les opérations de réhabilitations prendront du temps, elles devraient créer 70% de logements sociaux. Le site des effondrements sera sanctuarisé et la rue devrait devenir définitivement piétonne.
>> A LIRE AUSSI - Quand chasseurs et écologistes travaillent main dans la main pour préserver une forêt de l'Isère